La vie d'une place au fil du temps...
En quelques dates et p'tites histoires...
Chronique réactualisée en janvier 2014 avec de nouvelles illustrations
Actualités :
1867-1871
Tout a commencé par le voûtement de la Senne...
Lorsque Jules Anspach devient conseiller communal en 1857, l'état de délabrement de Bruxelles est carrément effrayant.
Mis à part le « quartier autrichien » entourant le Parc de Bruxelles, le centre de la cité est vraiment très loin d'offrir le visage d'une "capitale" digne de ce nom. La population du bas de la ville croupit dans la vallée marécageuse de la Senne (un égoût à ciel ouvert). Elle est accablée par les maladies et la majorité des habitations sont insalubres. Plusieurs épidémies successives de choléra font d'ailleurs des milliers de victimes.
Jules Anspach - Bourgmestre de la Ville de Bruxelles durant 16 ans (1863-1879) |
Dans la foulée du voûtement de la Senne (1867-1871), Jules Anspach fait percer le boulevard du centre (actuel Anspach), le boulevard de la Senne (actuel Emile Jacqmain)...complété par le boulevard du Nord (actuel Adolphe Max)
Ces travaux gigantesques sont suivis par la construction de la Bourse (1868-1873), la transformation du vieux quartier "Notre Dame aux neiges" devenu "Quartier des Libertés" (1874), par les prolongations de l'avenue Louise, de la rue de la Régence, de la rue Belliard...et...par la réalisation du Parc du Cinquantenaire (de 1880 à 1905). Les nouveaux bâtiments construits le long de ces axes engendrent également un extraordinaire essor immobilier durant les trois décennies suivantes, couronné par l'exposition universelle de 1910
Dans la foulée, la ville assure aussi la distribution généralisée du gaz et de l'eau (on ne parlait pas encore d'électricité)...ainsi que la création de plusieurs écoles publiques.
On reste pantois d'admiration face au travail colossal accompli sous l'impulsion de cet homme en seulement 16 années de maïorat (1863-1879).
Il faut cependant reconnaître que l'appui du "Roi bâtisseur" a joué un rôle essentiel et que les complexités administratives liées à ce genre de grands projets n'étaient pas comparables à celles d'aujourd'hui.
Boulevard du Centre (actuel boulevard Anspach) vu de la place de la Bourse Le vieux Temple des Augustins occupe toujours le centre de la future place de Brouckère |
1871
En séance du conseil communal du 3 janvier 1871, le bourgmestre Jules Anspach déclare:
"Je n'ai pas perdu espoir de voir disparaître le Temple des Augustins. Si nous réussissons à faire abattre cette masure informe, il sera très important pour nous d'avoir une construction monumentale sur laquelle s'arrêtera le regard, à la bifurcation des deux boulevards"
Qui s'imagine encore qu'un couvent d'une telle ampleur occupait le centre de Bruxelles du XIVème au XVIIIème siècle ? (Entre l'actuelle place de Brouckère et la rue de Laeken)
Bâtie entre 1620 et 1642 sur les plans de l'architecte Jacques Franquart, l'église du couvent des Augustins a connu d'épiques aventures au cours de ses deux siècles et demi d'existence.
Quand les Frères Augustins sont chassés de la ville après la Révolution française, une partie des bâtiments du couvent et l'église sont utilisés comme hôpital de fortune.
Rouverte au culte catholique entre 1805 et 1814, elle redevient "hôpital de campagne" pour accueillir l'affluence des blessés en provenance du champ de la bataille de Waterloo (1815).
1874
"Je n'ai pas perdu espoir de voir disparaître le Temple des Augustins. Si nous réussissons à faire abattre cette masure informe, il sera très important pour nous d'avoir une construction monumentale sur laquelle s'arrêtera le regard, à la bifurcation des deux boulevards"
Situé au centre de ce qui deviendra la future place de Brouckère, l'édifice religieux est "en plein milieu du chemin" et constitue un obstacle à la circulation et à son aménagement.
La façade de cette "masure informe" date cependant du XVIIème siècle et faisait partie d'un couvent dont l'origine est bien antérieure (1336)
La façade de cette "masure informe" date cependant du XVIIème siècle et faisait partie d'un couvent dont l'origine est bien antérieure (1336)
Qui s'imagine encore qu'un couvent d'une telle ampleur occupait le centre de Bruxelles du XIVème au XVIIIème siècle ? (Entre l'actuelle place de Brouckère et la rue de Laeken)
Bâtie entre 1620 et 1642 sur les plans de l'architecte Jacques Franquart, l'église du couvent des Augustins a connu d'épiques aventures au cours de ses deux siècles et demi d'existence.
Quand les Frères Augustins sont chassés de la ville après la Révolution française, une partie des bâtiments du couvent et l'église sont utilisés comme hôpital de fortune.
Rouverte au culte catholique entre 1805 et 1814, elle redevient "hôpital de campagne" pour accueillir l'affluence des blessés en provenance du champ de la bataille de Waterloo (1815).
En 1816, lors du rattachement des provinces belges aux Pays-Bas elle est convertie au culte protestant. L'année suivante, le temple accueille la cérémonie de baptême d'un bébé né à Bruxelles le 18 février 1817..pas n'importe quel bébé puisque c'est le futur Guillaume III d'Orange-Nassau, neveu du Tsar Nicolas 1er de Russie par sa mère. (Quelques années plus tard, le New York Times le surnommera "Le Roi Gorille" en raison de sa vie dépravée, de ses multiples conquêtes féminines et de son autoritarisme primaire)
Occupée par les patriotes belges en 1830 et désacralisée en 1842, elle fait ensuite office de salle de concert et de théâtre...avant de finir tristement sa carrière en banal "bureau de poste".
Occupée par les patriotes belges en 1830 et désacralisée en 1842, elle fait ensuite office de salle de concert et de théâtre...avant de finir tristement sa carrière en banal "bureau de poste".
Hôtel Continental à l'intersection des boulevards de la Senne et du Nord Ce qui reste de l'église des Augustins (en avant-plan) occupe toujours le centre de la future place de Brouckère |
La "construction monumentale" préconisée par Jule Anspach, ne s'est pas faite attendre longtemps!
Conçu par l'architecte Eugène Carpentier (1819-1886), l'Hôtel Continental prend place à l'angle des boulevards de la Senne et du Nord (actuels boulevards Emile Jacqmain et Adolphe Max). Une belle taverne richement décorée et sa grande terrasse extérieure occupent le rez-de-chaussée.
Conçu par l'architecte Eugène Carpentier (1819-1886), l'Hôtel Continental prend place à l'angle des boulevards de la Senne et du Nord (actuels boulevards Emile Jacqmain et Adolphe Max). Une belle taverne richement décorée et sa grande terrasse extérieure occupent le rez-de-chaussée.
1890
Les frères Wielemans, brasseurs à Forest, ouvrent le "Café Métropole" pour assurer la promotion de leurs bières.
Même s'il a été provisoirement fermé fin avril 2013, l'établissement a repris vie en février 2014 et son décor classé est soigneusement préservé.
1893
Lorsque son souhait de disparition du Temple des Augustins se concrétise, Jules Anspach n'est plus là pour le voir. Epuisé par la tâche gigantesque qu'il s'était assigné, il est décédé le 18 mai 1879 à l'âge de 50 ans.
Lors de sa démolition en 1893, la façade baroque, datant du 17ème siècle, est soigneusement démontée pierre par pierre.
Deux ans plus tard, elle ressuscite miraculeusement en devanture de la nouvelle église de la Sainte-Trinité qui est en cours de construction à Ixelles. Réincarnée, l'œuvre de l'architecte Jacques Franquart entame une seconde vie...nettement plus sereine et paisible.
Le champ est enfin libre pour la réalisation de la grande place tant espérée.
Le champ est enfin libre pour la réalisation de la grande place tant espérée.
1894
Un palace né d'un café
Un palace né d'un café
Dans la foulée du succès du Café Métropole qui dépasse toutes leurs espérances, les frères Wielemans rachètent le bâtiment voisin (Ex-quartier général de la Caisse d'Epargne et de Retraite). Ils demandent à l'architecte français Alban Chambon qui a déjà aménagé leur café 4 ans plus tôt, de concevoir un hôtel...ou plutôt un "palace"...offrant à la clientèle le summum du luxe et du confort moderne de l'époque.
Chargé d'un siècle d'histoires, l'Hôtel Métropole reste toujours aujourd'hui l'un des lieux de séjour préféré des artistes, acteurs, écrivains, vedettes du show-bizz...de passage à Bruxelles.
Place de Brouckère inaugurée en août 1897 |
1897
Inauguration de la place le 22 août 1897
La fontaine-obélisque "Anspach" en est déjà l'épicentre. Elle a été dessinée par l'architecte E. Janlet en hommage à Jules Anspach bourgmestre "bâtisseur" de Bruxelles de 1863 à 1879. Pas moins de quatre sculpteurs, ont collaboré à sa réalisation (G. Devresse, J. Dillens, M. Houtstant, P. Braecke).
La place de Brouckère devient rapidement le rendez-vous animé de la bourgeoisie bruxelloise qui se donne rendez-vous aux terrasses des cafés "Continental" et "Métropole".
1901
La place de Brouckère devient rapidement le rendez-vous animé de la bourgeoisie bruxelloise qui se donne rendez-vous aux terrasses des cafés "Continental" et "Métropole".
Le 14 octobre 1901, en début de soirée, un violent incendie détruit la toiture de l'hôtel Continental en moins d'une demi-heure.
On imagine qu'après le sinistre, les experts délégués par les compagnies d'assurances ont dû raboté le montant de leurs interventions.
Du coup, c'est le toit de l'immeuble qui est sérieusement "raboté" ! Lors de la réfection, son style initial n'est malheureusement pas du tout respecté. La toiture d'origine, plus haute et de forme pyramidale, était chapeautée par une superbe sculpture en cuivre de L. Samain (cette "Statue de la Liberté" précipitée dans les flammes n'a pas survécu à ses blessures).
L'ensemble donnait bien plus d'envolée et d'équilibre à cet édifice.
Gageons que, si Eugène Carpentier avait vu son "toit tout applati", il en serait tombé malade. Heureusement pour lui, au moment du forfait, il avait déjà rejoint le paradis des architectes depuis 5 ans.
Même si le bâtiment a perdu un peu de sa superbe, il accroche toujours le regard des passants à l'intersection des boulevards.
Durant un bon demi-siècle, il a d'ailleurs servi de support à la célèbre enseigne "Coca-Cola" installée sur son toit (Longtemps "en panne" elle est aujourd'hui remplacée par un écran LED).
Aujourd'hui, l'enveloppe extérieure de l'immeuble est entièrement rénovée mais personne n'a eu la bonne idée de redonner sa forme initiale à son "chapeau".
On imagine qu'après le sinistre, les experts délégués par les compagnies d'assurances ont dû raboté le montant de leurs interventions.
Du coup, c'est le toit de l'immeuble qui est sérieusement "raboté" ! Lors de la réfection, son style initial n'est malheureusement pas du tout respecté. La toiture d'origine, plus haute et de forme pyramidale, était chapeautée par une superbe sculpture en cuivre de L. Samain (cette "Statue de la Liberté" précipitée dans les flammes n'a pas survécu à ses blessures).
L'ensemble donnait bien plus d'envolée et d'équilibre à cet édifice.
Gageons que, si Eugène Carpentier avait vu son "toit tout applati", il en serait tombé malade. Heureusement pour lui, au moment du forfait, il avait déjà rejoint le paradis des architectes depuis 5 ans.
Même si le bâtiment a perdu un peu de sa superbe, il accroche toujours le regard des passants à l'intersection des boulevards.
Durant un bon demi-siècle, il a d'ailleurs servi de support à la célèbre enseigne "Coca-Cola" installée sur son toit (Longtemps "en panne" elle est aujourd'hui remplacée par un écran LED).
Aujourd'hui, l'enveloppe extérieure de l'immeuble est entièrement rénovée mais personne n'a eu la bonne idée de redonner sa forme initiale à son "chapeau".
Quant au "Café Continental" et sa grande terrasse..il y a bien longtemps qu'il ne font plus partie du paysage.
1906
Place de Brouckère conviviale et très animée au début des années 1900 Le Café de l'hôtel Continental et celui de l'hôtel Métropole sont des lieux de rendez-vous appréciés par la bourgeoisie. |
Installation de la première salle de cinéma sur la place.
Dénommé à l'origine "Cinéma américain" et rebaptisé en 1915 "Cinéma des Princes", il s'étend rapidement sur plusieurs maisons accolées.
Place de Brouckère - Vues vers le boulevard Anspach - Années 1905 à 1955 - Cinéma Edorado (Années 30) |
1931-1938
Naissance du prestigieux "Cinéma Eldorado".
Conçu par l'architecte Marcel Chabot et aménagé à l'emplacement du "Cinéma des Princes", il occupe dorénavant toute la profondeur de l'ilot jusque la rue de Laeken. Quelques années plus tard (1938), pour mieux faire concurrence au tout aussi prestigieux Cinéma Métropole qui a vu le jour rue Neuve, il subit déjà une transformation-rénovation qui donnera notamment naissance à la monumentale entrée largement ouverte sur la place. Elle donne accès à un vaste hall - foyer d'accueil visible de l'extérieur au travers de grandes baies vitrées et un escalier extérieur conduit directement aux balcons.
La salle offre près de 3.000 places avec un parterre et deux balcons. De grands bas relief en stuc teintés d'or animent les murs d'imageries africaines sur toute la hauteur (Buffles, éléphants, palmiers, indigènes en pirogue...).
La salle offre près de 3.000 places avec un parterre et deux balcons. De grands bas relief en stuc teintés d'or animent les murs d'imageries africaines sur toute la hauteur (Buffles, éléphants, palmiers, indigènes en pirogue...).
Les lumières de l'Eldorado s'éteignent tristement en 1974 pour faire place à l'actuel complexe multi-salles de l'UGC.
Pour leur plus grande part, les décors ont pu être conservés et bien restaurés mais les bas-reliefs muraux sont désormais "coupés en hauteur" par la dalle de béton des salles de cinéma superposées.
1930 - 1960
La place de Brouckère connaît ses années de gloire.
Un journaliste américain n'hésite pas à la comparer à "Time Square". Illuminée par d'énormes enseignes lumineuses qui dominent l'éclairage public à la tombée du jour, elle prend des allures de mini "Broadway".
Pour l'exposition universelle de 58, un "pavillon touristique" à l'architecture originale est installé provisoirement au milieu de l'esplanade centrale...il y restera finalement bien plus longtemps que prévu
1966 -1973
Le coup de poing dans l'œil et le coup de poignard dans le cœur historique de Bruxelles.
D'aucuns se demandent toujours comment des gens censés être dotés de bon sens et de sens esthétique ont pu laisser commettre ce "crime urbanistique" légué aux générations suivantes.
Durant plusieurs années, les promoteurs (avec la complicité passive du pouvoir politique en place) ont systématiquement vidé les immeubles anciens de leurs occupants, les laissant se dégrader pour pouvoir, in fine, les démolir et construire les buildings qui les remplacent. Leurs présences écrasantes participent aussi à la paupérisation d'un quartier ayant perdu toute convivialité.
Les derniers habitants de la "classe moyenne" qui résident encore dans le quartier finissent par le déserter pour rejoindre les banlieues vertes de Bruxelles.
La construction de la double tour "Philips", plantée là comme une aberration architecturale, défigure définitivement la perspective et l'équilibre de la place en direction du boulevard Anspach et la place de la Bourse.
(On parle d'une éventuelle démolition de ce bâtiment qui vieillit très mal mais ce ne serait qu'à l'échéance du bail de 99 ans...soit en 2066 !)
Pourquoi ne faire qu'une bêtise quand on peut en faire deux ?
La décision de bâtir, juste en face, un deuxième grand building en étoile achève le travail.
L'immeuble prend la place de l'énorme édifice néo-classique de l'ancien "Hôtel des Postes" (inauguré en 1892) détruit sans le moindre état d'âme en 1966...sacrifiant du même coup l'équilibre architectural du côté de la place de la Monnaie.
Loin d'envisager de songer à le faire disparaître du paysage, les propriétaires (Ville de Bruxelles & Be Post) ont initié un nouveau projet de rénovation pour tenter de relancer la partie commerciale du bâtiment qui n'en finit pas de dépérir : il devrait voir le jour en 2016
Tour Philips - Centre Monnaie : le "trait de génie" urbanistique qu'on aimerait pouvoir effacer d'un coup de gomme |
1973
L'année fatidique...
Dorénavant et pour au moins quatre décennies, la place de Brouckère ne sera plus guère qu'un grand carrefour traversé chaque jour par des milliers de véhicules .
Pour faire place aux travaux de construction du métro et de la station "Brouckère", on assiste à la démolition de l'esplanade centrale et au démantèlement de la fontaine "Anspach". S'il est d'abord question de la réinstaller sur la place après les travaux, la pauvre passe finalement huit longues années "au pain sec et "sans eau" dans un cachot-entrepôt.
Pour faire place aux travaux de construction du métro et de la station "Brouckère", on assiste à la démolition de l'esplanade centrale et au démantèlement de la fontaine "Anspach". S'il est d'abord question de la réinstaller sur la place après les travaux, la pauvre passe finalement huit longues années "au pain sec et "sans eau" dans un cachot-entrepôt.
Ce n'est que le 8 mai 1981 qu'elle est libérée sous conditions : il est exclu qu'elle puisse réintégrer son lieu de naissance et doit se réinsérer au bout du Quai aux Briques.
Les puristes regretteront que l'œuvre d'art ait été quelque peu dénaturée : dans l'aventure, elle s'est séparée de son socle et de sa vasque d'origine .
Ceci dit, l'élément principal et les autres sculptures éparpillées sont plutôt bien mis en valeur sur le miroir d'un plan d'eau reconstitué qui, avec un peur d'imagination, évoque les bassins du vieux port de Bruxelles disparu.
Les puristes regretteront que l'œuvre d'art ait été quelque peu dénaturée : dans l'aventure, elle s'est séparée de son socle et de sa vasque d'origine .
Ceci dit, l'élément principal et les autres sculptures éparpillées sont plutôt bien mis en valeur sur le miroir d'un plan d'eau reconstitué qui, avec un peur d'imagination, évoque les bassins du vieux port de Bruxelles disparu.
Pour l'anecdote...ce "monument", fruit des talents conjoints d'un architecte et de quatre sculpteurs renommés, n'est même pas encore classé au patrimoine régional !
Jules Anspach doit se retourner dans sa tombe d'être si mal honoré.
Jules Anspach doit se retourner dans sa tombe d'être si mal honoré.
Fontaine Anspach déménagée de la place de Brouckère vers le bassin du Quai aux Briques |
L'avenir...
Serait-ce le grand retour au passé ?
Un projet de réaménagement complet de la place est en cours...(On en parle depuis plus de 10 ans !).
La lenteur de gestation vient du fait qu'il s'inscrit dans un projet de plus grande envergure qui vise à revoir tout l'aménagement des boulevards du centre depuis le midi jusqu'à la place Rogier. En "haut lieu", on est loin d'être d'accord sur la meilleure solution à adopter. Les plus audacieux parlent d'une sorte de "promenade verte" traversant le pentagone de part en part.
Certains militent même pour la réimplantation d'un bon vieux tram-navette en surface: une solution qui peut s'avérer être bien plus conviviale et plus sécurisante que le "sous-terre" pour parcourir rapidement le centre ville d'un point à un autre.
Tout le "comique" de la situation réside dans le fait qu'après avoir joyeusement saccagé la place dans les années 60-70 et en avoir fait un carrefour urbain à quatre voies...on va probablement retourner à quelque chose qui ressemble à son implantation d'origine.
Oserions-nous rêver au retour utopique d'une des plus belles fontaines de Bruxelles sur la place ? Franchement, il y a fort peu de chance qu'on lui fasse subir un nouveau déménagement mais, si ce n'est point celle d'origine, ce pourrait être la fontaine "de Brouckère".
Depuis sa disparition de la Porte de Namur, elle est exilée à Laeken (en face du stade Roi Baudouin): un lieu excentré ou pratiquement plus personne ne va l'admirer et la photographier.
Réunir cette superbe fontaine oubliée dans son coin et la place à réhabiliter qui portent le même nom...ne serait-ce pas une super bonne idée ?
Pollutions et embouteillages chroniques obligent...après quatre décennies de "tout à l'auto", redonnera-t-on sa place à l'homo-sapiens-pedibus ?
On s'est trompé, sans mesurer les conséquences des erreurs commises ?
Pas grave ! Un jour ou l'autre, on fera sans doute marche arrière toute...en n'oubliant pas, cette fois, de relire son livre d'histoire.
Jipé
Actualités...