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BRUXELLES D'ANTAN, D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN
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lundi 27 mai 2013

UPLACE - La saga des nouveaux shoppings bruxellois - L'outsider


CHAPITRE 3
Uplace

MEGA PROJET aux portes de Bruxelles mais situé en Région flamande 
  • Surfaces commerciales : 55.000 à 70.000 m2
  • Budget estimé : 600 millions d'euros
  • Nombre d'emplois directs à créer : 3.000 (estimation)
  • Places de parking : ................
  • Nombre de visiteurs espérés : 25.000 /jour
  • Au gouvernail : Uplace corporate - Bureau d'études et concepteur de projet derrière lequel on retrouve le richissime et influent Bart Verhaeghe, président du Football Club de Bruges.

Au départ, une excellente idée : revaloriser un ancien terrain industriel en friche de 190.000 m2 (fortement pollué par les occupants précédents). Considérant sa situation dans la boucle formée par le ring à hauteur du viaduc de Vilvorde (à côté de l'ancienne usine Renault désaffectée et proche de l'aéroport de Zaventem), mis à part y implanter de nouvelles industries ou de la logistique, il n'était pas évident de lui trouver une affectation nouvelle qui soit porteuse d'avenir.


Outre les 55.000 à 70.000 m2 de centre commercial, le projet inclut 40.000 m2 de bureaux (Encore des bureaux...alors qu'on peine à louer ceux qui existent à Bruxelles), un hôtel de standing de 180 chambres (Encore un hôtel...alors que le taux d'occupation des chambres existantes est loin d'être optimal), de l'horeca, une grande salle de théâtre-spectacle, un complexe cinéma, des espaces réservés à la détente, aux activités récréatives et sportives...(Pas de logements résidentiels prévus - l'environnement ne s'y prête pas vraiment).
L'ensemble est conçu comme un ambitieux "village de commerces, loisirs et travail" avec ses rues couvertes animées, son square et ses jardins suspendus.
L'idée de la disposition d'un vaste agora en forme de "U" (qui a donné son nom au projet) est  attractive mais, du moins sur la maquette, on a l'impression qu'au pourtour, les différents bâtiments sont compactés  "l'un sur l'autre". N'aurait-on pas un tantinet surchargé l'espace pour rentabiliser chaque m2 ? Ceci dit, la sensation vécue "de l'intérieur" sera sans doute sensiblement différente.
Reste l'Office Tower...
L'immense tour de 94 mètres de haut avait suscité une large polémique en février 2012 à cause de sa proximité avec les pistes de l'aéroport de Zaventem. La délivrance d'un premier permis de bâtir  sans consultation de la DGTA (Direction générale du trafic aérien) fâche le ministre fédéral concerné.  Le gouvernement flamand avait cependant  bien obtenu  un avis positif de l'aéroport et de Belgocontrol.
Finalement, le "soufflé" est retombé ausi vite qu'il s'était enflé dans les médias. Le 9 mars, la DGTA confirme également son accord :  la fameuse tour ne présente pas de danger pour l'atterrisage et le décollage des avions.
Dont acte...
La bataille fait rage
Le navire, bien armé pour remporter la victoire après 5 ans de procédures complexes, a cependant heurté une mine de fond en dernière minute.
Administrativement parlant, le projet "UPLACE" était pourtant bien plus avancé que son concurrent bruxellois "NEO".
Il avait déjà obtenu son premier permis socio-économique en 2010, son permis d'urbanisme en octobre 2011(malgré l'avis négatif de la Province du Brabant flamand) et, in fine, son permis d'environnement en mai 2012 (malgré l'avis négatif émis par la propre administration de la ministre concernée et des oppositions au sein  de la majorité en place au parlement flamand)
Suite à différents recours, émanant notamment de l'UNIZO (Association des entrepreneurs et indépendants flamands), le permis environnemental a finalement été déclaré "ON HOLD" (tenu en suspens) par le Conseil d'état, le 18 décembre dernier...
Autrement dit : les promoteurs ne pourront plus entamer les travaux tant que la suspension n'aura pas été levée.
Une large majorité (77%) de commerçants indépendants de la Région flamandes et de la Région bruxelloise, situés dans un rayon de 30 kms, s'en réjouissent (pas moins de 16 communes et villes flamandes avaient apporté leur soutien à UNIZO dans son combat contre Uplace, ironiquement rebaptisé "Shoppingmonster" par ses détracteurs)
Quant au projet NEO, il pousse sans doute un "OUF" de soulagement car cela va... peut-être...lui permettre de rattraper son retard.
Par ailleurs, il y a toujours d'autres procédures en cours visant cette fois à une annulation pure et simple du permis pour lesquelles la décision ne devrait tomber que fin 2013.
(Les organisations écologiques "Greenpeace" et "Bond Beter Leefmilieu" , la province du Brabant Flamand et la ville de Louvain sont également allés devant le Conseil d’État afin de contester le permis d’environnement)
Les oppositions en Flandre sont tellement fortes que, "pour ne pas communautariser le problème et créer des tensions supplémentaires",  la Région bruxelloise a finalement retiré le recours qu'elle avait introduit de son côté en juillet 2012. (Il faut dire qu'en réaction "ping-pong", Uplace avait  clairement menacé la Région bruxelloise d'introduire une plainte auprès de la Commission européenne pour non respect des procédures de lancement de marchés publics et concurrence déloyale dans le cadre du projet NEO). Par contre, un autre recours de la Région bruxelloise contre le plan de réaffectation du sol flamand qui inclut Uplace et l'élargissement du ring a été maintenu bien qu'il ait peu de chances d'aboutir.
Sauf retournement de situation, le début des travaux, prévu initialement en 2014, semble à présent sérieusement compromis.
Un sérieux torpillage pour les promoteurs d'Uplace qui, contre vents et marées, restent confiants et  espèrent une ouverture possible pour le printemps 2016.
En attendant des jours meilleurs, ayant entamé la phase de commercialisation du site depuis fin septembre 2012, ils se consolent en affirmant avoir déjà plus de demandes que d'espaces disponibles.

Détail piquant :
Au MAPIC (Marché international des implantations commerciales) qui s'est tenu à Cannes en novembre 2012, la présence fade et inconsistante de NEO, avec un petit stand sans quasi personne pour le tenir et une information réduite au minimum, faisait pâle figure face à celui du concurrent Uplace avec maquette, écrans, outils de présentation informatique et...une équipe commerciale tenace et dynamique présente de bout en bout (Sources: Charlotte Mikolajczak - La Libre.be). On notera que, pour les besoins de sa cause promotionnelle, Uplace s'y affichait, en grand, comme un projet...bruxellois.

Qu'est-ce qui coince ?
Le Conseil d’État a estimé "qu'il restait encore tout un parcours juridique à effectuer en vue de la réalisation des travaux d'infrastructure nécessaires au désenclavement et à l'accessibilité du site et que le gouvernement flamand ne peut pas simplement considérer, pour délivrer l'autorisation écologique, que ces travaux d'infrastructure concernant la mobilité seront effectivement autorisés et réalisés" (considérant que les permis pour les mettre en œuvre ne sont même pas encore accordés).

Aux dernières nouvelles (Fin novembre 2013)
Les choses ne s'arrangent pas ! Les journaux L'Echo et De Tijd relatent que l’auditeur du Conseil d’Etat a décidé pour la deuxième fois d’émettre un avis négatif sur Uplace. L’institution estime que les autorités flamandes n’ont pas fourni une sécurité juridique suffisante dans le domaine de la mobilité lorsqu’elles ont établi leur Plan régional d’aménagement du territoire. Il s’agit du même argument que celui utilisé lors du premier avis négatif émis en décembre 2012. "Pour délivrer l’autorisation écologique, le gouvernement flamand ne peut pas considérer que les travaux d’infrastructure concernant la mobilité seront effectivement autorisés et réalisés". Le Conseil d’Etat étudiera probablement le Plan régional d’aménagement du territoire et le permis environnemental en même temps, durant la première moitié de l’année prochaine. (Source : Blog de Michel Henrion - Chroniqueur à RTL)

Vous avez dit "Mobilité" et "Accessibilité" ?
Le talon d'Achille d'Uplace
Si, à l'instar de son futur concurrent direct du Heysel, Uplace est également situé "juste à côté" du ring (viaduc de Vilvorde)...à l'inverse de NEO, il ne dispose pas d'une bretelle d'accès direct à son site. Par contre, l'échangeur de Machelen est  tout proche mais il devra être transformé pour  fluidifier les entrées et sorties du site via la Woluwelaan (prolongement du Boulevard de la Woluwe)
En outre, les autres voies d'accès aux alentours ne sont pas du tout prévues pour absorber un tel flux de véhicules : il va donc falloir les adapter en conséquence, créer des ponts et des tunnels.
Contrairement au plateau du Heysel, Uplace ne dispose pas non plus d'une accessibilité directe via les transports en commun (situé en dehors de la Région bruxelloise : pas de métro, pas de trams...juste des bus "De Lijn"...on parle également de mettre en place une ligne de trams vers Bruxelles sur la Woluwelaan).
Par contre, en accord avec "Infrabel" (SNCB) Uplace disposerait d'une sorte de "gare RER privée" à 200 mètres de l'entrée du site (Un atout absent du projet NEO) . Des navettes de bus sont aussi prévues par De Lijn en liaison avec la gare de Vilvorde et l'aéroport.
Un accord a bien été conclu avec le gouvernement flamand et les entreprises publiques concernées pour réaliser ces différents travaux.
Une enveloppe budgétaire a même été approuvée par le Parlement flamand et des études sont en cours mais les permis n'ont pas encore été accordés.
Les 4 premières phases de travaux visant à améliorer l'accesssibilité autour de l'échangeur de Machelen devraient s'étaler de 2014 à 2017.
Tenaillé par la mise en suspens du permis environnemental par le Conseil d'Etat, gageons que le gouvernement flamand mettra les bouchées doubles pour boucler ces dossiers avant les élections régionales de 2014.
Reste que, aux heures de pointe, le viaduc de Vilvorde est déjà bien encombré. Touring Secours a calculé que les 25.000 visiteurs par jour (objectif annoncé par Uplace) rajouteraient 4 kms de bouchons aux 8 kms subis quotidiennement par les utilisateurs du ring. On parle aussi d'un dantesque projet d'élargissement du ring nord, souhaité par le gouvernement flamand mais honni par toutes les organisations environnementales qui ne sont pas loin d'y voir les flammes de l'enfer.
Le problème annexe, c'est que toutes ces infrastructures périphériques indispensables vont coûter très cher : on parle d'un budget global de 60 millions d'euros. Uplace se serait engagé à remplir la cagnotte à hauteur de +/- 20% mais les 80% restants seront forcément financés par des deniers publics...autrement dit...l'argent des citoyens-contribuables.
Jipé

Aux dernières nouvelles...
L’AWV (Agence flamande des routes et des transports) a annoncé fin avril que des travaux de rénovation majeurs vont être entrepris sur l’échangeur autoroutier de Machelen (bretelles d'accès) et le Boulevard de la Woluwe.
1ère et 2ème phases : 2014-2016
Dès avril-mai 2014, des nouveaux accès d’entrée et de sortie entre le Boulevard de la Woluwe et l’échangeur seront tracés . L’actuelle sortie du Ring intérieur sera supprimée.
Ensuite un tunnel sera percé sous le Ring pour le trafic de transit venant de Bruxelles et Evere vers Machelen.
Des accès directs sont prévus entre le Ring, le Boulevard de la Woluwe et les zones industrielles de Diegem et Machelen, où Uplace sera construit.
Un bus en site propre sera implanté, qui pourrait aussi accueillir un tram dans le futur.
Ces travaux dureront 2 ans, du printemps 2014 au printemps 2016 (soit juste avant l'ouverture présumée d'Uplace)

3ème et 4ème phases : 2016-2017
Rénovation de l’intersection dangereuse entre le Boulevard de la Woluwe et la Chaussée de Haecht avec des passages sécurisés pour les piétons et les cyclistes. Enfin, on creusera des tunnels sous les accès au ring pour les usagers doux et on construira un pont piétonnier vers la future gare RER.
Durée prévue des travaux : +/- 8 mois entre le deuxième semestre 2016 et 2017. (Soit après l'ouverture présumée d'Uplace)

Voilà qui laisse augurer de magnifiques bouchons dans les environs durant 3 ans...


L'anecdote piquante :
Même si, sur le plan promotionnel, il s'affiche volontiers comme "bruxellois", Uplace est un projet 100% "flamand" sur sol 100% "flamand". En tant que tel, il est logiquement soumis au cadre linguistique néerlandophone...
On sait qu'afin de préserver le caractère culturel "flamand" des communes de la périphérie bruxelloise situées en Flandre (la contagion francophone y est crainte comme la peste), les enseignes, publicités et affichages divers en "français" ne sont guère les bienvenus...pour ne pas dire carrément interdits.
Les fonctionnaires n'y ont pas l'autorisation de s'exprimer en français et certains d'entre eux se sont même vu interdire de parler en anglais dans l'exercice de leurs fonctions.
Le "hic" c'est que le projet Uplace ne peut pas se permettre de négliger les potentiels "clients" de la Région bruxelloise toute proche (seule région officiellement bilingue du pays mais à 90% francophone et internationale).
Ils ont donc dû négocier avec l'intransigeant ministre de l'intérieur du gouvernement flamand, Geert Bourgeois (N-VA) pour obtenir un accord clair à ce sujet : une sorte de "dérogation" au strict cadre linguistique afin qu'on puisse - exceptionnellement - accueillir les clients et afficher "en français" sur le site Uplace. (Cette explication est reprise sur leur propre site internet en réponse aux diverses questions concernant Uplace)
Amusant de constater que les "grands principes de protectionnisme politico-linguistiques" s'écrasent facilement devant le pragmatisme commercial quand il s'agit d'assurer le succès d'un grand projet et la rentabilité des investissements.

Vous souhaitez en savoir plus sur les autres projets ?
Consultez les articles :

NEO
http://bruxelles-bruxellons.blogspot.be/2013/05/projet-neo-heysel-la-saga-des-nouveaux.html
JUST UNDER THE SKY
http://bruxelles-bruxellons.blogspot.be/2013/05/just-under-sky-la-saga-des-nouveaux.html
Le combat naval des Shopping Centers à Bruxelles
http://bruxelles-bruxellons.blogspot.be/2013/05/shopping-center-et-mega-projets.html

PROJET NEO - Heysel - La saga des nouveaux shoppings bruxellois


Projet NEO - Urbanisation du Plateau du Heysel - Brussels Expo - Stade Roi Baudouin - Bruparck - Kinepolis - Planétarium - Atomium - Trade Mart - Office Center - Hôtel Ibis - Théâtre américain - Bruxelles-Bruxellons


CHAPITRE 2
MEGA PROJET "NEO"


Premier projet bruxellois en importance
Le plus complet...mais le moins avancé... 

Cette chronique reprend l'historique complet du projet "NEO" : une folle saga aux multiples rebondissements et retournements de situation qui s'étale sur 4 années...de mai 2009 à juin 2013.
Fin avril 2014, la sélection finale du candidat-promoteur qui sera en charge de sa réalisation et de sa gestion a été confirmée et le nouveau projet "revu et corrigé" a enfin été dévoilé.

Si vous souhaitez passer directement à l'actualité la plus récente, lire le dernier article publié : "Quand "NEO" devient "EUROPEA" et change de look - Projet sélectionné  - CLIQUER ICI


AVANT-PROJET

  • Surfaces commerciales : 72.000 m2 répartis sur 3 zones distinctes
  • Budget estimé : 900 millions d'euros (pour l'ensemble du projet)
  • Nombre d'emplois à créer : 3.000 emplois directs + emplois indirects
  • Places de parking : maximum 3.700 (Les actuels parkings "à ciel ouvert" disparaissent au profit de places en sous-sol)
  • Nombre de visiteurs espérés : ...
  • Au gouvernail : Bruxelles-Ville, la Région bruxelloise et le bureau d'urbanisme hollandais KCAP

Outre les 72.000 m2 de shopping center, le projet inclut 9.000m2 réservé à l'Horeca - un centre de congrès de 3.500 places (lié à un hôtel de luxe) - 500 à 575 logements dans une première phase, extensible à 750 dans une deuxième phase (on s'étonne qu'il y en ait si peu alors qu'on en manque cruellement) - un maximum de 20.000 m2 de bureaux (on s'étonne qu'il y en ait tant alors qu'on parvient difficilement à louer ceux qui existent) - 40.000 à 45.000 m2 d'espaces de loisirs - des espaces verts...une méga salle de spectacle de 15.000 places (à l'écart dans le palais 12)

NEO - Plateau du Heysel - Premiers avant-projets du plateau du Heysel - Bruxelles-Bruxellons

Genèse...


NEO est né de la volonté de revitaliser le plateau du Heysel et de donner un nouveau souffle à cet atout de première importance pour la Région bruxelloise.

Peu de grandes villes européennes peuvent se targuer de disposer d'un parc des expositions aussi vaste, accolé à un parc de loisirs, un centre de business et un multiplex de cinéma. Le tout installé dans un écrin privilégié d'espaces verts disposant, en prime, du "phare" de l'Atomium connu dans le monde entier (Merci à Léopold II et merci à l'exposition universelle de 1958).
Durant les dernières décennies, il faut bien avouer que les implantations successives de bâtiments divers (Trade Mart, Office Center, Kinepolis, hôtel...), de halls d'exposition complémentaires et d'attractions (Brupark Océade, Mini Europe, The Village), se sont faites "plic-ploc", au coup par coup, sans grand souci d'urbanisme et d'harmonie architecturale. 
Sous peine de voir la qualité exceptionnelle du site continuer à se détériorer années après années, il était plus que temps de recadrer tout cela dans un plan d'ensemble, directif sur le long terme. 
Le défi est de taille...sera-t-il relevé sans tomber dans d'autres excès ? 
Même si de nombreux espaces verts sont maintenus au pourtour, au vu des maquettes on craint une sur-urbanisation du site avec pas moins de huit immeubles "en hauteur" (voir maquettes ci-dessous).

Qui prend les décisions politiques ?

Ce dossier devait-il être laissé aux mains d'une seule commune (Bruxelles-Ville - historiquement propriétaire des terrains) ou être directement placé sous tutelle du gouvernement et du parlement de la Région bruxelloise dans l'intérêt de tous ? (Le "hic politique" repris en fin d'article atteste que cela aurait sans doute été beaucoup plus simple à gérer). La question aurait sans doute dû se poser plus fermement il y a 4 ans !

Aux dernières nouvelles...


Il semble évident que le gouvernement régional bruxellois reprend la main. C'est à ce niveau de pouvoir qu'on a pris les dernières décisions pour le stade Roi Baudouin et qu'on a influencé le maintien sur place d'Océade, Mini Europe et The Village jusqu'en 2016...en allant, dans les deux dossiers, à l'encontre des souhaits initiaux de Bruxelles-Ville.
Ce transfert répond aussi à des questions budgétaires puisque sur les 900 millions de budget global estimé, un bon tiers sera  consacré aux infrastructures et donc...à charge des deniers publics : investissement que la commune de Bruxelles-Ville ne peut assumer seule





"Une petite ville dans la ville"


On ne parle plus ici d'un simple shopping center mais d'un tout nouveau centre urbain...
Si le projet inclut bel et bien 72.000 m2 de surfaces commerciales (Ouverture prévue en 2015), il comprend aussi du logement résidentiel, des bureaux, des infrastructures de congrès, des salles de cinéma, des espaces réservés à la culture, aux loisirs récréatifs et sportifs...
Sans compter la super salle de spectacles à usages multiples, modulable de 2.500 à 15.000 places, positionnée à l'écart (Destinée à concurrencer le Sportpaleis d'Anvers, le "Palais 12" ouvrira ses portes pour la première fois le 10 juillet 2013 en accueillant un concert de Jamiroquai)
Le projet NEO a de nombreux atouts incontournables dans sa manche dont celui d'être situé juste à côté du ring avec une rampe d'accès direct au Parc des Expositions (et d'énormes parkings à disposition)...tout en restant proche du centre ville; il est aussi très bien desservi par les transports en commun (Bus, trams, métro...en fait, pour être parfait il ne lui manque qu'une gare...).
L'atout peut aussi se transformer en talon d'Achille :
En période de salons et foires d'exposition attirant un grand nombre de visiteurs (Salon de l'Auto, Batibouw...), l'accessibilité est déjà fortement perturbée et les parkings les plus proches sont très vite saturés. Avec ses 15.000 spectateurs potentiels, le nouvel espace "P12" ne va pas arranger la situation lorsque des spectacles et événements à succès s'y dérouleront. (Ceux et celles qui l'ont vécu lors de giga concerts ou d'importants matchs de football organisés au stade Roi Baudouin, savent de quoi ils parlent). Idem pour l'afflux de clients espéré pour le futur centre commercial et les participants attendus aux congrès et séminaires en tout genre.
Même si un nouveau plan de mobilité est à l'étude, le tout cumulé et concentré en un seul endroit, fait d'ores et déjà craindre le pire aux quartiers riverains.


Les "trucs" qui gênent...
Les "trucs" qui fâchent...


Pour mener à bien ce vaste projet d'urbanisation du plateau du Heysel, il y' a des "trucs" dans le chemin. 
Le jeudi 22 septembre 2011, au cours d'une conférence de presse présentant les toutes premières maquettes du projet NEO, le bourgmestre bruxellois Freddy Thielemans (PS) avait également tenu à rassurer quant à l’avenir et au maintien de Mini-Europe, du Kinepolis et de l’Océade tout en précisant que :
"Leurs bâtiments devront cependant être adaptés et intégrés dans le nouveau plan que nous prévoyons pour le quartier"
(Source : Belga - 22/09/2011).

On est (était) bien loin de cet engagement...

Enlèvement des "encombrants"



Parc aquatique subtropical "Océade"
Parc "Mini Europe"


Ils ne sont plus un obstacle : leurs baux de location avaient déjà été prolongés de 2010 à 2013 et arrivent à échéance fin août. Malgré les nombreuses oppositions, virés sans états d'âme, ils sont gentiment priés de bazarder leurs installations et de débarrasser le terrain pour la fin de l'année.
La Ville de Bruxelles reproche à son locataire-concessionnaire de ne pas avoir suivi un "parcours d'intégration" dans le nouveau projet...
La direction de Mini Europe et Océade reproche à son propriétaire de ne pas avoir tenu ses promesses (voir ci-dessus) et pense que, vu le nombre de visiteurs qu'ils attirent chaque année (en hausse constante) et les emplois qu'ils génèrent, ils auraient dû être intégrés d'office à NEO sans leur imposer de nouveaux investissements liés aux déplacements ou à la transformation de leurs installations pour les besoins de la cause...
Dialogue de sourds et n'est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre !



Indifférence incompréhensible ?

Une cinquantaine de sites, villes et communes belges sont sur les rangs (et sur les dents) pour accueillir la Mini Europe SDF...on peut même dire qu'ils se ruent sur cette attraction et se battent pour l'obtenir.
Quel est le Bruxellois qui comprendrait qu'on la laisse s'échapper en Wallonie ou en Flandre, sans réagir, alors que les espaces d'accueil potentiels en Région bruxelloise ne manquent pas (y compris sur le plateau du Heysel) ?
Il suffirait d'un peu d'imagination et de  bonne volonté.
A l'évidence, la Mini Europe a sa place logique et privilégiée au sein de...la Capitale de l'Europe : une évidence qui ne semble pas frapper les responsables politiques bruxellois.


A propos de la saga MINI EUROPE - CLIQUER ICI



Quant au parc aquatique subtropical Océade, collé au bâtiment de KINEPOLIS, si ce dernier était voué à disparaître, il était dans la logique urbanistique qu'il disparaisse aussi (mais ce n'est plus le cas - voir "aux dernières  nouvelles" ci-après)
S'il est bien plus difficile "à déménager ailleurs" que la Mini Europe, puisqu'il faut carrément démolir le bâtiment et le reconstruire, une partie des investissements en équipements (machineries, décors, toboggan...) pourrait cependant être démontée et récupérée.
Des sites potentiels existent dont l'Hippodrome de Boitsfort, laissé quasi à l'abandon depuis près de 20 ans, que la Région bruxelloise souhaiterait transformer en centre de loisirs interactifs.

En plus, la Région manque cruellement de piscines: les communes peinent à les rénover et en gérer les coûts. Quant à la seule attraction aquatique équivalente, elle se trouve...à 30 km de Bruxelles (Aqualibi à Wavre).
Difficile de comprendre qu'on ne tente même pas de proposer une solution d'hébergement pour cette "Océade" qui rencontre un vif succès auprès des jeunes et des familles...

"The Village"

Faux décor de  maisons anciennes "à la Disneyland" et vague réminiscence de la mémorable "Belgique Joyeuse" de l'Expo 58, l'idée de départ était bonne mais son implantation, littéralement collée à  la façade de Kinepolis, était assez incongrue. "The Village" va également disparaître corps et âme...entraînant dans la tourmente tavernes, restaurants, fast food et magasins. 
La plupart d'entre eux pourraient retrouver une place au sein du nouveau centre commercial de NEO (à condition de réinvestir) mais toute la question est de savoir s'ils résisteront à une interruption prolongée de leurs activités durant les travaux (2 ans pour le shopping center, si tout va bien ?) et...quid des pertes d'emplois en attendant que les nouveaux bâtiments soient disponibles ?


KINEPOLIS

Créé en 1988, avec 25 salles de cinéma, il était à l'époque le plus grand multiplex au monde. Situé juste derrière le stade, l'imposant bâtiment est difficile à intégrer dans le nouveau projet d'ensemble. Mis à part sa grande façade vitrée dans laquelle se mire complaisamment l'Atomium, son architecture monobloc est massive et dépourvue d'élégance...Bref, il dérange !
Le "Hic" : son bail ne se termine qu'en 2025 et les dirigeants de KINEPOLIS ont très vite confirmé leur ferme intention de s'accrocher sur le site jusqu'à l'échéance. Des négociations sont en cours (depuis fin 2010) mais n'ont pas l'air de se concrétiser : le climat s'est même fortement dégradé. 
Ambiance...Ambiance...
Fin 2011, La société PEB (Parc des expositions de Bruxelles exploitant de "Brussels Expo") avait attaqué Kinepolis en justice pour non respect des conventions et concurrence déloyale
Le Multiplex aurait marché sur les plates bandes de Brussels Expo en accueillant régulièrement des présentations commerciales et de l'événementiel: activités qui ne seraient pas autorisées dans son contrat de gestion. 
L'objectif de PEB (Bras armé de Bruxelles-Ville ?) était écrit en toute lettre dans la requête introduite auprès du tribunal: "demander la fin anticipée du contrat autorisant l'implantation du multiplex de cinémas sur le site du Heysel"

Aux dernières nouvelles (30 mai 2013)

La direction de KINEPOLIS annonce fièrement que le Tribunal de Commerce de Bruxelles lui a donné raison en rejetant la plainte de Brussels Expo pour non respect des conventions et concurrence déloyale.
Fin de la bataille juridique ! Plus rien ne l'empêche de rester "dans les pieds" de NEO jusqu'en 2025. Du coup, la construction, d'un immeuble à appartements de luxe (prévu à cet emplacement...avec vue imprenable sur l'atomium) devient impossible et un nouveau remaniement du plan directeur s'impose.

STRATEGO...

Certains s'interrogent toujours sur l'opportunité de se priver d'attractions de loisirs existantes qui ont largement fait leurs preuves (Bien connues du public, avec des taux de fréquentation importants et des chiffres d'affaire en croissance constante)...alors que le concurrent Uplace prévoit de son côté d'en créer de nouvelles "à partir de rien" pour tenter d'attirer le maximum de chalands.
Choix stratégique pour le moins surprenant !


Aux dernières nouvelles (25 juin 2013)
Trois ans de sursis

Un accord vient d'intervenir entre Bruxelles-Ville et les dirigeants de Mini Europe et d'Océade: ils pourront rester sur le site jusqu'en décembre 2016. La même prolongation est accordée à "The Village" et à tous ceux qui le font vivre au quotidien.
Les responsables politiques se sont donc enfin rendus à l'évidence : il était évidemment "ABSURDE" de mettre prématurément fin à ces trois attractions de Bruparck dès la fin de cet été...alors que NEO patauge encore dans les avant-projets et les incertitudes
Une nouvelle réjouissante pour tous ceux qui y travaillent et qui avait dû courageusement entamer la nouvelle saison d'été 2013 en sachant que c'était la dernière.

Même si l'accord prévoit que les 3 consortiums, candidats à l'aménagement du site, restent parfaitement libres de les intégrer...ou pas...on peut espérer que ces 3 années de sursis seront mises à profit pour trouver une solution pour leur maintien définitif au sein du projet NEO.
Tout compte fait, cela correspond parfaitement à l'engagement pris par le bourgmestre de Bruxelles-Ville en septembre 2011...(voir ci-avant). 
Après avoir vainement tenté de le renier, retour à la case départ !


NEO - Projet d'urbanisation du plateau du HEYSEL - Avec ou sans le stade Roi Baudouin ? - Bruxelles-Bruxellons


Reste le plus gros "encombrant"

Le Stade Roi Baudouin

Suite aux derniers rebondissements de mai et juin 2013, la saga du futur stade national de football est devenue un "feuilleton à multiples rebondissements" qui dépasse largement le cadre du projet NEO dont on n'a toujours pas écrit le mot "fin".
Pour ne pas allonger cette chronique au delà du raisonnable, il était préférable de lui consacrer un article séparé
Pour nos lecteurs qui souhaitent en savoir plus...

"NOUVEAU STADE NATIONAL DE FOOTBALLE - Entre stade Roi Baudouin et Eurostadium, un feuilleton rocambolesque à suivre de rebondissements en rebondissements" - CLIQUER ICI





Bref historique résumé :

Contrairement à Just under the sky (devenu DOCKS BRUXSEL) et à Uplace, il ne s'agit pas ici d'une initiative émanant du secteur privé. Le projet NEO étant conduit par la Ville de Bruxelles, à chaque étape, il doit faire l'objet de "concours" et d'appels d'offres respectant des conditions très strictes, comme pour tout marché public. Ceci explique (au moins partiellement) le retard qu'il a pris sur ses concurrents.


Mai 2009
Définition des grandes lignes directrices et adoption d'une charte reprenant les principes-clefs - règlement du concours d'urbanisme.

Mai 2010
Sélection du gagnant parmi les 8 bureaux d'études ayant présenté un avant-projet en mars (8 retenus sur 24 dossiers de candidatures reçus l'année précédente) et désignation d'un maître-architecte-coordinateur représentant la ville de Bruxelles.


Septembre 2011
Présentation des implantations, maquettes et simulations réalisées par le bureau d'urbanisme hollandais KCAP.

Décembre 2012
Sur 7 dossiers rentrés, sélection des trois candidats (consortiums regroupant des entreprises en association) qui resteront en compétition pour assurer le financement, la construction, la gestion et l'exploitation du futur centre commercial, d'une partie des logements et des activités de loisirs outdoor et indoor (N.B. Le centre de congrès et le complexe hôtelier sont exclus de cette phase et font l'objet d'un appel à candidature séparé). Les projets finalisés et peaufinés doivent être remis pour fin 2013 et le choix du lauréat devrait être confirmé début 2014.
Pour la deuxième phase incluant le centre de congrès et le complexe hôtelier de haut standing, on ne peut pas dire que les amateurs se soient bousculés au portillon (seulement deux dossiers de candidature rentrés).Il semble que cette part du projet, auquel Bruxelles-Ville est attaché comme à la prunelle de ses yeux, intéresse beaucoup moins les investisseurs. Résultat, il faut relancer la machine de l'appel à candidatures avec de nouveaux retards en perspective...

Détail piquant :
Parmi les architectes qui sont en lice, on retrouve le Français Jean-Paul Viguier lié au bureau d'architecture belge Art & Build qui a conçu le projet "Just under the Sky" et l'Anglais Norman Foster lié au bureau d'architecture belge Jaspers-Eyers & Partners qui a conçu le projet concurrent "Uplace"...En outre, l'un des trois consortiums retenus comprend la société AG Real Estate qui est déjà propriétaires à 50% du Trade Mart voisin (Sources: Trends-Tendances - décembre 2012).Comme quoi, tout ça reste un peu "en famille"...

MAI  2013 : (4 ans après l'adoption de la   charte NEO)

  • 1/ Décision de déplacement du Stade Roi Baudouin sur le parking "C" du Parc des Expositions susceptible de libérer un vaste espace supplémentaire au centre du projet.
  • 2/ Rejet de l'action juridique entamée à l'encontre de KINEPOLIS qui restera plus que probablement ancré sur le site jusqu'en 2025. 
Ces deux événements entraînent de facto une refonte du plan directeur qui retardera le travail des trois candidats-promoteurs sélectionnés (Ils devaient normalement remettre leurs copies d'examen pour fin 2013 mais demanderont sans doute un délai supplémentaire.

JUIN 2013
  • 1/ 10 juin - Sans renoncer à faire construire le nouveau stade national de football sur le parking "C", Le gouvernement bruxellois retourne sa veste et confirme vouloir laisser le "vieux stade" en place au sein du projet NEO jusqu'en 2022 pour sauvegarder les activités sportives autres que le football et, tout particulièrement, le Mémorial Ivo Van Damme. La candidature de Bruxelles pour accueillir les Championnats d'Europe d'athlétisme qui auront lieu en...2022, n'est pas non plus étrangère à cette décision.
  • 2/ 19 juin - Premières réactions à propos de l'implantation du nouveau stade national sur le parking "C" (situé non pas à Bruxelles mais en Flandre) : absence de concertation et déficit d'explications claires sur les objectifs sont épinglés par le gouvernement régional flamand et la commune de Grimbergen. Elle suscite aussi de nombreuses questions au sein du Parlement bruxellois, entraînant des tensions au sein même des partis de la majorité. In fine, le ministre des sports de la Fédération Wallonie-Bruxelles s'en mêle et remet en cause les compétences du gouvernement régional bruxellois qui n'aurait pas à prendre des décisions unilatérales dans l'épineux dossier d'un "stade national". Ambiance...Ambiance...
  • 3/ 25 juin - La décision (officiellement annoncée quelques mois plus tôt) de mettre définitivement fin au bail liant Bruxelles-Ville à Océade et Mini  Europe qui entraînait la fermeture des deux attractions à la fin août est...annulée. 
  • Un accord a finalement été trouvé pour une nouvelle prolongation de la concession jusque fin décembre 2016.
Détail piquant :
On sait, depuis mai 2009, que ce projet nécessitera une modification du PRAS (Plan régional d'affectation du sol) sans lequel le permis d'urbanisme ne pourra jamais être accordé. Or, quatre ans plus tard, le gouvernement et le parlement bruxellois n'ont toujours pas trouvé le moyen de se mettre d'accord sur le sujet.
Ce qui fait dire à certains que les appels à candidatures et les sélections d'avant-projets projets lancées à ce jour seraient "illégales" (En 2012, le concurrent Uplace avait notamment menacé de déposer plainte auprès du Conseil européen pour non respect des procédures en matière de marchés publics, accusant NEO de vouloir, à tout prix, rattraper son retard sur le projet flamand). 
Le terme "illégal" est sans doute un tantinet exagéré mais il paraît clair qu'on met la charrue avant les bœufs...


Le "HIC" politique...

Tant au conseil communal de Bruxelles-ville qu'au parlement régional bruxellois, la gestion du projet est aujourd'hui qualifiée de "chaotique" par les partis politiques d'opposition mais la situation est plus "comique" qu'il n'y paraît...
Le CDH était dans la majorité à Bruxelles-Ville (aux côtés du PS) jusqu'aux dernières élections communales de 2012 qui les ont rejetés dans l'opposition. Par contre, il est resté dans la majorité en place au Parlement de la Région bruxelloise et participe toujours au gouvernement.
Le MR est toujours dans l'opposition à la Région mais il a rejoint la majorité à la Ville de Bruxelles aux côtés du PS (En prenant la place du CDH). Très virulent à l'encontre du projet avant les élections communales de 2012, il semble qu'il le soit beaucoup moins aujourd'hui.
A l'inverse, le FDF était dans l'opposition des deux côtés et se montrait assez critique vis-à-vis du projet mais, depuis les dernières élections 2014, il a rejoint la majorité au Parlement régional (En prenant la place d'ECOLO) et participe au gouvernement bruxellois.
Ces trois  partis sont donc littéralement "assis entre deux chaises" : tantôt adversaires...tantôt associés...ils critiquent d'une main ce qu'ils sont censés soutenir de l'autre...ou inversement.
Quant à ECOLO, s'il participait au gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale dans la précédente législature et soutenait le projet...depuis sa cuisante défaite aux dernières élections 2014, il se retrouve sur les bancs de l'opposition tant à la Ville qu'à la Région.
Pour le PS, la situation est plus claire : avec le Bourgmestre de Bruxelles-Ville et le Ministre-Président de la Région bruxelloise issus de ses rangs, le soutien inconditionnel au projet s'impose comme une évidence.

Comprenne qui pourra...mais si les tiraillements politiques en tout sens s'en mêlent, cela ne va pas aider à démêler les fils et à faire avancer le schmilblick.


La conclusion...en 4 questions...

Le vrai problème de NEO est qu'on veut le beurre et l'argent du beurre..
A force de vouloir mettre tous les œufs dans le même panier ou tous les ingrédients dans la même recette, on risque d'en faire un sacré "melting pot" qui, au bout du compte, finira peut-être par manquer d'âme, d'esprit et de cohérence.
Parti d'une intention louable (revaloriser le plateau du Heysel à partir d'un plan d'urbanisme directeur à long terme), in fine, le projet NEO pose quatre questions de fond:
  • 1/ Est-il vraiment utile et rentable de créer un troisième méga "shopping center" au Heysel alors que les projets en cours sont aussi proches les uns des autres (Just under the Sky déjà sur les rails et Uplace en passe de l'être) et que les centres commerciaux existants se posent déjà des questions sur leur avenir face à la montée en puissance de l'e-commerce ?
  • 2/ Est-il nécessaire et viable de disposer de deux grands stades multifonctionnels à quelques pas l'un de l'autre (Actuel stade Roi Baudouin pour l'athlétisme et d'autres disciplines sportives + nouveau stade de football national à construire sur le parking C). En a-t-on réellement les moyens financiers ?
  • 3/ Est-il opportun de créer un deuxième grand centre de congrès (doublé d'un hôtel de standing) alors que Bruxelles dispose déjà du "Square Brussels Meeting Center" au Mont des Arts (l'ex "Palais des Congrès" entièrement rénové à grands frais et inauguré fin 2009) ? L'offre actuelle de salles de réunions et de chambres d'hôtel dans la capitale suffit  à satisfaire la demande et les taux d'occupation sont loin d'atteindre les 100%.
  • 4/ La construction de 20.000 m2 de bureaux supplémentaires se justifie-t-elle alors que nombre de surfaces existantes en Région bruxelloise ne trouvent pas preneurs et restent désespéremment vides...au point qu'on cherche des solutions pour en transformer une partie en logement ? (Avec les 40.000 m2 de bureaux prévus dans le cadre du projet Uplace à Machelen...cela fera, d'un coup, 60.000 m2 de nouveaux espaces professionnels à louer)


Donner une réponse logique et politiquement responsable à ces quatre questions de fond...peut remettre tout le projet NEO en question (du moins sous sa forme actuelle) mais, à ce stade d'avancement, personne n'oserait encore le faire.

Jipé

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QUAND "NEO" DEVIENT "EUROPEA" - Projet sélectionné

UPLACE

JUST UNDER THE SKY - DOCKS BRUXSEL 

JUST UNDER THE SKY - La saga des nouveaux shoppings bruxellois


CHAPITRE 1

Le nouveau Shopping Center bruxellois qui verra le jour en premier lieu
(Et, toute proportion gardée, le plus "modeste")
  • Surfaces commerciales : 36.000 m2
  • Budget estimé : 210 millions d'euros
  • Nombre d'emplois directs et indirects à créer : 750 à 1.000 emplois
  • Nombre de places de parking : 1.650 (volontairement restreint par le permis d'environnement) et 250 emplacements vélos
  • Nombre de visiteurs espérés : 6 millions / an
  • Au gouvernail : EQUILIS - Bureau d'étude et concepteur de projets d'urbanisme derrière lequel on retrouve le dynamique groupe wallon MESTDAGH

Cette implantation sur un terrain de +/- 50.000 m2 situé le long du canal, à hauteur du pont Van Praet (Ancien site industriel des usines "Godin") comprendra 36.000 m2 de surfaces commerciales, 2.500 m2 d'horeca, 2.500 m2 d'espaces de loisirs et 8.000 m2 consacrés à des activités productives.
Thématique
S'il se positionne avec une orientation spécifique centrée sur les thèmes "Sport" - "Bien-être" - "Nature" - "Multimédia" - "Design-Mode"...en définitive, il faut bien reconnaître que le cadre ainsi défini est suffisamment large et flou pour laisser la porte ouverte à nombre d'enseignes que l'on trouve dans les autres shopping centers bruxellois...
Il se dit que son nom n'est pas définitif et qu'on le changerait pour une appellation plus courte. Dommage, pour une fois qu'il y avait un zeste de poésie dans une dénomination commerciale...voilà qu'on la bazarderait !

Feu vert définitif
C'est actuellement le seul des trois projets à avoir finalement passé toutes les étapes complexes des certificats et permis: environnement, urbanisme, voierie et socio-économique (ce dernier délivré par le gouvernement fédéral début janvier 2013 et "approuvé" par...abstention de vote du gouvernement bruxellois).
Le parcours ne fut pas sans obstacles :
1/ Oppositions du côté de l'UCM (L'union des classes moyennes qui avait voté contre en septembre 2012, avec le soutien de la ministre fédérale concernée)
2/ Réticences de diverses associations qui ont vainement tenté de bloquer le projet à diverses reprises (Des recours avait été déposé auprès du Conseil d'état fin 2012, notamment par l'ARAU et l'UNIZO, syndicat des indépendants flamands).
Mené par le bureau d'études EQUILIS, le projet "JUST UNDER THE SKY" est de loin le plus avancé : le début des travaux est prévu dès cet été 2013 et l'ouverture est annoncée pour le début de l'année 2015 (La commercialisation des espaces a déjà commencé).
Mis à part l'impact de la concurrence faite à des commerces indépendants et shopping centers existants, cette implantation ne devrait pas susciter de gros problèmes...sauf peut-être du côté du futur centre commercial de NEO qui se situe à 3 kms de là (à vol d'oiseau). On se demande d'ailleurs toujours pourquoi la Région bruxelloise à laissé ces deux projets concurrents se développer en parallèle. Sans doute pour mieux contrer Uplace (parce qu'il avait dès le départ une bonne chance d'être le premier à être opérationnel ?) mais aussi parce qu'il s'inscrit parfaitement dans un plan de revalorisation des rives du canal et qu'il aura un effet déclencheur pour d'autre projets immobiliers (dont du logement et une zone franche destinée à accueillir de nouvelles entreprises)
Conservant une taille raisonnable, c'est incontestablement le projet qui correspond le mieux à un réel besoin dans le nord de Bruxelles. Il faut aussi reconnaître la qualité architecturale du projet qui le rend plutôt séduisant...(même sous la drache bruxelloise...on se demande juste qui va nettoyer cette énorme surface de toits vitrés).


Mobilité - Accessibilité
Selon l'étude d'incidence réalisée, 70% des futurs clients s'y rendront probablement en voiture (pas de station de métro à proximité)...et le pont Van Praet (point de passage incontournable) est déjà l'un des points noirs quotidiens de la circulation à Bruxelles aux heures de pointe. On parle d'un accès via une future station du RER mais du train où vont les choses (plus de 10 ans de retard), ce n'est pas pour demain !
Pour se donner bonne conscience, les écologistes ont exigé (et obtenu) d'augmenter sensiblement le nombre de places pour vélos dans le parking (250).
De son côté, la Région bruxelloise avait conditionné l'octroi du permis d'environnement à une restriction du nombre de places de parking afin de limiter l'augmentation de la circulation automobile générée par le site et espère inciter ainsi 50% de la clientèle à s'y rendre via les transports en commun.
Amusant ce tiraillement entre la volonté de créer des méga shopping centers pour créer de l'emploi et la volonté d'en restreindre l'accès aux voitures : "surtout n'y allez pas en bagnole mais prenez les transports en commun...de toute manière, il n'y aura pas assez de place pour vous garer".
Pas sûr que l'astuce fonctionne. Qui a déjà essayé de ramener 2 ou 3 grands sacs de courses en tram ou en vélo ? Sûrement pas les décideurs politiques !
Juste pour le "fun" : il resterait une option originale et assez sympathique : un bateau-bus-navette "Just under the sky" naviguant sur le canal qui pourrait faire le lien avec la station de Métro de la place de l'Yser et le site de Tour & Taxi...mais, apparemment, personne n'y a encore pensé.
Jipé

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