En trois quarts de siècle, l'aménagement de ce vaste espace de liaison entre le haut et le bas de la ville a suscité un nombre incroyable de polémiques et de projets avortés (on parle de plus d'une centaine au total).
La disparition du vieux quartier Saint-Roch
Jouxtant la très pentue rue "Montagne de la Cour" et centré autour de la rue des "Trois Têtes", le vétuste et populeux quartier "Saint-Roch" occupe la colline entre la place Royale et le centre ville jusque la fin du XIXe siècle.
Lorsque sa destruction se concrétise (1897-1898), ce n'est pas une décision prise à la hâte...on en parle déjà depuis plus de 25 ans.
« Il faut ôter cette hideuse verrue à la face de Bruxelles, égout d’où s’échappe chaque matin et où revient croupir chaque soir ce ruisseau de vices, de mendicité et de vagabondage, toujours débordé dans les rues de la capitale ».
C’est en ces termes que parlaient les urbanistes du XIXe siècle de l’ancien quartier Saint-Roch (le saint homme, toujours flanqué de son chien, était jadis invoqué pour conjurer les maladies contagieuses).
Source : film-documentaire "Les Marches du Palais"
Samy SZLINGERBAUM - 1982
Samy SZLINGERBAUM - 1982
A gauche : venant de la place Royale, la rue Montagne de la Cour se rétrécit et plonge vers le centre-ville |
Quartier Saint-Roch disparu : Rue des Trois Têtes - Impasse Saint-Roch - Rue de la Croix Blanche - Rue Notre Dame - Rue Ravenstein |
Entre autres projets relégués aux oubliettes de l'histoire, l'architecte Henri Beyaert imagine de tracer deux nouvelles rues en "V" de part et d'autre de la rue Montagne de la Cour. Cette idée est vite abandonnée notamment parce qu'elle entraîne la démolition d'une partie du palais de Charles-Alexandre de Lorraine (ancien palais "Orange-Nassau").
Ironie du sort, huit décennies plus tard, on finira quand même par en détruire les trois-quarts (la partie la plus ancienne dont l'origine remonte au XIVe et au XVIe siècle) pour construire la nouvelle Bibliothèque royale (1955). Sur les extraits des plans de Bruxelles de 1897 et 1930 repris ci-après, on se rend parfaitement compte de l'ampleur du bâtiment historique aujourd'hui disparu.
1881
Six ans plus tard, l'architecte Henri Maquet conçoit une large rue courbe qui épouse le flanc de la colline par une pente plus douce. Cette idée reçoit un accueil nettement plus favorable mais elle est néanmoins bloquée par la Ville de Bruxelles. On rêve déjà à la fameuse jonction Nord-Midi tout en tergiversant sur l'emplacement de la future gare centrale et le tracé de la nouvelle voirie risque éventuellement de se retrouver dans son chemin (de fer). Pour la petite histoire : elle ne sera finalement inaugurée qu'en...1952.
1882
L'architecte Alphonse Balat (*) vient de terminer la construction du premier Musée Royal des Beaux Arts rue de la Régence (1875-1880). A la demande expresse du Roi, il commence à plancher sur le concept d'un vaste et prestigieux complexe culturel dédié aux Arts, à la Science et aux Lettres. Il devrait s'ériger en contrebas de la place Royale, à l'emplacement occupé par le quartier Saint-Roch, la rue Montagne de la Cour et le palais de Charles de Lorraine.
(*) On lui doit notamment la serre "Balat" au jardin botanique de Meise (1854), la façade arrière et les espaces de réception du Palais royal de Bruxelles (1866-1874), les magnifiques serres du domaine royal de Laeken (1874-1890), le palais du marquis d'Assche (1856-1858) rue de la Science actuellement occupé par le Conseil d'Etat, la façade du château de Ciergnon ainsi que plusieurs autres châteaux en Wallonie. Il fut aussi le mentor de l'architecte Victor Horta. Source Wikipedia
1894
Charles Buls, bourgmestre de la Ville de Bruxelles, a l'outrecuidance de s'opposer à la volonté du Roi et de soutenir une proposition alternative plus modeste face aux ambitieux desseins urbanistiques de Léopold II. Il souhaite préserver autant que possible les quartiers anciens en les rénovant. Désavoué par son conseil communal qui vote en faveur du projet soutenu par le Roi, le bourgmestre dépité finira par devoir abandonner la partie.
"Le bourgmestre de Bruxelles veut, soi-disant, assainir le quartier derrière la rue Montagne de la Cour. Cela empêcherait à tout jamais l'adoption d'un projet rationnel pour l'amélioration de cette dernière. Je n'ai pas caché, certes, à M. Buls combien j'étais formellement opposé à son idée, ni que j'userai de tous les moyens pour la faire échouer"
Léopold II
1897-1898
1899
Ulcéré de voir disparaître ce quartier historique de Bruxelles pour la survie duquel il s'est longtemps battu et révolté par les pressions exercées par l'entourage du Roi sur des membres du conseil communal afin de les faire basculer dans leur camp, le bourgmestre Charles Buls démissionne à grand fracas le 16 décembre 1899.
1902 - 1907
Suite au décès d'Alphonse Balat en 1895, le projet est repris en main par l'architecte Henri Maquet. (*) et il apparaît pour la première fois sous la dénomination "Mont des Arts". Six années de travail sont consacrées à le remanier et à le peaufiner dans les moindres détails. .
Nul ne le sait encore mais il ne se concrétisera finalement qu'un demi-siècle plus tard...sous une toute autre forme.
(*) On lui doit l'hôtel de Prelle de la Nieppe avenue Louise (1891), la façade actuelle du Palais Royal (1903), une nouvelle serre à Laeken et l'Ecole Royale Militaire de l'avenue de la Renaissance conçue en collaboration avec l'architecte Henri Van Dievoet (inaugurée en 1909). Source Wikipedia
1908
La maquette définitive est exposée à Bruxelles mais, contre toute attente, le projet est finalement rejeté par la Chambre et le Sénat.
Ce "mastodonte" ravive sans doute les très mauvais souvenirs laissés par la démesure du Palais de Justice tout proche dont la construction s'est éternisée sur 17 ans (1866-1883) avec de colossaux dépassements budgétaires à la clef (des 4 millions initialement prévus à plus de 50 millions de francs au final...soit, à l'époque, l'équivalent d'une année entière de travaux publics pour tout le royaume). Outre le coût présumé exorbitant de sa réalisation, le projet se heurte à un autre problème : à l'aube du XXe siècle, l'Art Nouveau commence à s'imposer avec une conception toute différente de l'esthétique architecturale. Pour une partie de l'opinion publique et des élus politiques, cette monumentale construction néoclassique appartient au siècle passé et n'est plus du tout dans l'air du temps. S'étendant de la rue du Coudenberg à la rue de Ruysbroeck, l'implantation de ce gigantesque édifice suppose aussi la destruction complète du Palais de Charles de Lorraine : un vandalisme historique qui continuera à faire polémique bien des années plus tard.
On se retrouve presque à la veille de l'Exposition Universelle de 1910.
Pour Léopold II, passablement exaspéré par ce camouflet du monde politique, il est impensable de conserver un "grand terrain vague" au cœur de cette ville en pleine transformation qui s'apprête à recevoir près de 13 millions de visiteurs.
La solution provisoire
1909
Faute d'avoir pu faire passer son grand projet en temps utile, le Roi imagine alors une "solution provisoire" financée de ses propres deniers.
Même si la presse de l'époque se gausse de son côté "kitsch" en le qualifiant de "jardin d'opérette" ou de "décor à la tyrolienne", la réalisation n'en est pas moins exemplaire !
L'existence de cette première version du Mont des Arts est cependant menacée dès 1935.
Les problèmes de la fin du XIXe siècle ne sont toujours pas résolus, les riches collections de la Bibliothèque royale sont de plus en plus à l'étroit dans les bâtiments peu adaptés de l'ancien palais de Charles de Lorraine.
La tentation des "grands projets immobiliers ambitieux" se réveille à nouveau au détriment de la préservation du patrimoine, de l'art de vivre et d'une réelle vision d'avenir.
1951
L'inauguration de la statue équestre du Roi Albert 1er au pied du Mont des Arts annonce le "début de la fin". En descendant les derniers escaliers, on tombe désormais sur un long mur qui barre le chemin et qu'il faut contourner.
1954 - 1955
Non sans créer de nouvelles polémiques, les terrasses successives et l'agréable promenade le long des cascades disparaissent définitivement du paysage bruxellois pour laisser place à l'esplanade "plate" du jardin suspendu (au dessus du parking) entourée des austères bâtiments de la Bibliothèque Royale et du Palais des Congrès (Actuel Square -Brussels Meeting Center) que l'on connaît aujourd'hui.
La solution provisoire
1909
Faute d'avoir pu faire passer son grand projet en temps utile, le Roi imagine alors une "solution provisoire" financée de ses propres deniers.
L'architecte paysagiste français Jules Vacherot se voit confier l'aménagement d'un jardin-promenade en gradins, avec terrasses, escaliers et cascades d'eau qui tisse un lien naturel et bucolique entre la Place Royale et la Grand Place.
Il a également imposé qu'on reprenne une petite partie du projet rejeté de l'architecte Henri Maquet : la fameuse "rue courbe" (dont le plan avait déjà été proposé en 1881) qui adoucit la grimpette de l'important dénivelé de 10°, tant pour les piétons et les cyclistes que pour les véhicules tirés par des chevaux et l'automobile naissante.
Ce fut sa dernière bataille pour embellir Bruxelles à sa manière.
Léopold II décède le 17 décembre 1909 à l'âge de 74 ans et il n'inaugurera ni "son" jardin du Mont des Arts, ni cette exposition universelle qui lui tenait tant à cœur.
La conception du Palais des Arts, des Sciences et des Lettres fut aussi l'ultime travail de l'architecte Henri Maquet. Sa profonde déception de le voir "jeté à la poubelle" n'est peut-être pas étrangère à son décès survenu le 27 novembre à l'âge de 70 ans. Signe du destin...juste 20 jours avant celui du Roi avec lequel il a collaboré tout au long de sa vie professionnelle...
Ce fut sa dernière bataille pour embellir Bruxelles à sa manière.
Léopold II décède le 17 décembre 1909 à l'âge de 74 ans et il n'inaugurera ni "son" jardin du Mont des Arts, ni cette exposition universelle qui lui tenait tant à cœur.
La conception du Palais des Arts, des Sciences et des Lettres fut aussi l'ultime travail de l'architecte Henri Maquet. Sa profonde déception de le voir "jeté à la poubelle" n'est peut-être pas étrangère à son décès survenu le 27 novembre à l'âge de 70 ans. Signe du destin...juste 20 jours avant celui du Roi avec lequel il a collaboré tout au long de sa vie professionnelle...
Vue du bas du Mont des Arts vers la place Royale - Côté Nord |
Vue du bas du Mont des Arts vers la place Royale - Côté Sud |
Rue Coudenberg : la "rue courbe" tracée pour adoucir le dénivelé de 10° entre le haut et le bas de la ville |
Même si la presse de l'époque se gausse de son côté "kitsch" en le qualifiant de "jardin d'opérette" ou de "décor à la tyrolienne", la réalisation n'en est pas moins exemplaire !
Les urbanistes contemporains inspirés rêveraient sans doute de pouvoir recréer aujourd'hui une liaison aussi plaisante et conviviale entre le haut et le bas de la ville, offrant de telles perspectives dégagées dans les deux sens. Largement en avance sur son temps, cette réalisation du début du XIXe siècle s'inscrirait ainsi parfaitement dans le concept actuel du "maillage vert" de la ville et dans la volonté de redonner la priorité à la circulation piétonne et cycliste dans le centre historique de Bruxelles.
Prédestinée initialement à vivre le temps éphémère d'une exposition, la "solution provisoire" de 1910 perdure finalement jusqu'en...1954, pour le plus grand bonheur des Bruxellois de l'époque qui l'on totalement adoptée.
Prédestinée initialement à vivre le temps éphémère d'une exposition, la "solution provisoire" de 1910 perdure finalement jusqu'en...1954, pour le plus grand bonheur des Bruxellois de l'époque qui l'on totalement adoptée.
Vue depuis le belvédère supérieur du Mont des Arts vers le centre ville dans les années 30 |
Vue vers les belvédères supérieurs du Mont des Arts à partir du haut des cascades Mais où se cache donc cette belle sculpture aujourd'hui ? (Sans réponse...) |
Vue depuis le belvédère supérieur du Mont des Arts vers le centre ville au début des années 50 |
L'existence de cette première version du Mont des Arts est cependant menacée dès 1935.
Les problèmes de la fin du XIXe siècle ne sont toujours pas résolus, les riches collections de la Bibliothèque royale sont de plus en plus à l'étroit dans les bâtiments peu adaptés de l'ancien palais de Charles de Lorraine.
La tentation des "grands projets immobiliers ambitieux" se réveille à nouveau au détriment de la préservation du patrimoine, de l'art de vivre et d'une réelle vision d'avenir.
1951
L'inauguration de la statue équestre du Roi Albert 1er au pied du Mont des Arts annonce le "début de la fin". En descendant les derniers escaliers, on tombe désormais sur un long mur qui barre le chemin et qu'il faut contourner.
1954 - 1955
Non sans créer de nouvelles polémiques, les terrasses successives et l'agréable promenade le long des cascades disparaissent définitivement du paysage bruxellois pour laisser place à l'esplanade "plate" du jardin suspendu (au dessus du parking) entourée des austères bâtiments de la Bibliothèque Royale et du Palais des Congrès (Actuel Square -Brussels Meeting Center) que l'on connaît aujourd'hui.
Mais ça...c'est une autre page de l'histoire du Mont des Arts.
L'histoire se répète puisque ce bouleversement urbanistique majeur se produit également à l'avant-veille d'une nouvelle exposition universelle.
Bien malgré elle, par le vent de modernisme et l'enthousiasme novateur qu'elle insuffle, l'Expo 58 est à l'origine de cette fameuse "Bruxellisation" qui entraînera de nombreux saccages irrémédiables dans le patrimoine historique de la capitale.
Il suffit de regarder les illustrations de cette chronique pour comprendre que Bruxelles n'a pas perdu que deux "phoques" (*) et l'une ou l'autre sculpture dans l'aventure.
L'histoire se répète puisque ce bouleversement urbanistique majeur se produit également à l'avant-veille d'une nouvelle exposition universelle.
Bien malgré elle, par le vent de modernisme et l'enthousiasme novateur qu'elle insuffle, l'Expo 58 est à l'origine de cette fameuse "Bruxellisation" qui entraînera de nombreux saccages irrémédiables dans le patrimoine historique de la capitale.
Il suffit de regarder les illustrations de cette chronique pour comprendre que Bruxelles n'a pas perdu que deux "phoques" (*) et l'une ou l'autre sculpture dans l'aventure.
Jipé
(*) Voir " Pour l'anecdote" en fin d'article...Extrait du livre "Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles"
"L'emplacement du Mont des Arts était occupé jadis par le «quartier Saint-Roch» tristement célèbre par ses estaminets mal famés et ses cours intérieures à arcades gothiques (et à filles légères). En 1883, il fut décidé de supprimer cette «lèpre antihygiénique» et les démolisseurs envahirent le quartier en 1897. Le roi Léopold II, irrité à la pensée que les visiteurs de la grande exposition de 1910 verraient un tel chancre au cœur de Bruxelles, donna des ordres secs pour qu'on aménageât sur cet horrible fouillis «un jardin provisoire» avec des «belvédères étagés», des arbustes, des fleurs, des «pièces d'eau en cascades» et des statues. Ô dérision des entreprises humaines! Ce jardin, réalisé sans formalités administratives et destiné à durer les quelques mois de l'exposition, s'imposa à l'affection des Bruxellois par son harmonie parfaite et son charme. Il était une bénédiction pour les promeneurs, pour les enfants, pour les amoureux, pour les artistes. En 1955, on rasa ce joli Mont des Arts et à grands renforts de pelles mécaniques, on nivela la colline du Coudenberg. Le pittoresque et délicieux Mont des Arts qu'ont connu les Bruxellois d'âge mûr n'est plus aujourd'hui qu'un banal jardin plat et carré, entouré des vastes bâtiments de la nouvelle Bibliothèque royale, du palais des Congrès et, du côté nord, d'une rangée d'immeubles administratifs surmontant de beaux magasins avec trottoirs sous arcades. Cette suite de magasins est malheureusement séparée du square de verdure par un large autodrome où les voitures foncent à sens unique, vers le haut de la ville..."
Jean d'Osta - 1986
Editions Paul Legrain
Deux lecteurs attentifs nous ont signalé que les phoques bruxellois (ou plutôt les otaries...) de l'ancien Mont des Arts ont trouvé refuge à Nivelles (*) après la destruction de leur environnement d'origine. Mais, installés sur les débris d'une rocaille disloquée au bord d'un petit bassin symbolique, on ne peut pas dire qu'ils aient l'air vraiment heureux de veiller sur le "Monument aux Morts" à longueur de journée. Ils gardent sans doute un souvenir nostalgique de leurs belles cascades et des enfants souriants qui venaient les admirer un cornet de glace à la main...Quelques larmes de mélancolie ont même visiblement coulé de leurs yeux de bronze.
Tous nos remerciements à Loran Edarg de Nivelles qui a eu la gentillesse de nous envoyer ces photos |
Pour l'anecdote...
Deux lecteurs attentifs nous ont signalé que les phoques bruxellois (ou plutôt les otaries...) de l'ancien Mont des Arts ont trouvé refuge à Nivelles (*) après la destruction de leur environnement d'origine. Mais, installés sur les débris d'une rocaille disloquée au bord d'un petit bassin symbolique, on ne peut pas dire qu'ils aient l'air vraiment heureux de veiller sur le "Monument aux Morts" à longueur de journée. Ils gardent sans doute un souvenir nostalgique de leurs belles cascades et des enfants souriants qui venaient les admirer un cornet de glace à la main...Quelques larmes de mélancolie ont même visiblement coulé de leurs yeux de bronze.
L'appel est lancé à Pairi Daiza !
C'est sûr qu'ils retrouveraient meilleur moral si on pouvait les accueillir là-bas pour participer aux ébats aquatiques de leurs congénères en les arrosant joyeusement d'eau fraîche.
(*) Ces bronzes animaliers sont attribués au sculpteur bruxellois Godefroid Devreese (1861-1941) qui a notamment collaboré avec l'architecte Victor Horta. Résidant à Schaerbeek de 1884 à 1939, il y installe aussi son atelier et la commune possède de nombreuses œuvres de l'artiste (dont le "Monument des Bienfaiteurs" et le "Vase des Bacchanales").
(*) Nivelles - Esplanade du Souvenir - Rue de Charleroi
Deux autres sculptures du Mont des Arts semblent s'être mystérieusement volatilisées.
Pour la première (à gauche), j'ai pu dénicher une explication logique : "L'ange de la paix" était condamné à un bref passage sur terre...
Oeuvre du sculpteur bruxellois Léandre Grandmoulin (1873-1957), elle faisait partie d'un ensemble de huit monuments éphémères réalisés à la hâte et moulés dans le stuc (une sorte de "plâtre renforcé") pour exprimer le patriotisme belge et la reconnaissance du pays envers les Alliés au lendemain de la libération. La "reconnaissance éternelle" n'a pas fait long feu car une seule de ces sculptures a été préservée en étant coulée dans le bronze à l'occasion du centenaire de la Belgique en 1930 (*) . Les sept autres ont donc bel et bien disparu corps et âme. La Ville de Bruxelles y avait pourtant consacré un budget de 500.000 francs belges à l'époque (**). La commémoration du centenaire de la guerre 14-18 aurait été une belle occasion (manquée) d'en ressusciter au moins quelques unes. A-t-on perdu les moules ? Mystère et boule de gomme...
(*)"La Brabançonne" de Charles Samuel qui se trouve actuellement place Surlet de Choquier (en face de la place Madou)
Par contre, je n'ai pas réussi à identifier celle de droite qui se trouvait en haut des cascades (Elle provient probablement de l'Exposition Universelle de 1910).
L'avis de recherche est lancé ! Qui en était l'auteur ? Qu'est-elle devenue ?
Merci d'avance à la lectrice ou au lecteur qui pourra éclairer notre lanterne.
(**) Source : "Les monuments éphémères du 22 novembre 1918"
C'est sûr qu'ils retrouveraient meilleur moral si on pouvait les accueillir là-bas pour participer aux ébats aquatiques de leurs congénères en les arrosant joyeusement d'eau fraîche.
(*) Ces bronzes animaliers sont attribués au sculpteur bruxellois Godefroid Devreese (1861-1941) qui a notamment collaboré avec l'architecte Victor Horta. Résidant à Schaerbeek de 1884 à 1939, il y installe aussi son atelier et la commune possède de nombreuses œuvres de l'artiste (dont le "Monument des Bienfaiteurs" et le "Vase des Bacchanales").
(*) Nivelles - Esplanade du Souvenir - Rue de Charleroi
Deux autres sculptures du Mont des Arts semblent s'être mystérieusement volatilisées.
Pour la première (à gauche), j'ai pu dénicher une explication logique : "L'ange de la paix" était condamné à un bref passage sur terre...
Oeuvre du sculpteur bruxellois Léandre Grandmoulin (1873-1957), elle faisait partie d'un ensemble de huit monuments éphémères réalisés à la hâte et moulés dans le stuc (une sorte de "plâtre renforcé") pour exprimer le patriotisme belge et la reconnaissance du pays envers les Alliés au lendemain de la libération. La "reconnaissance éternelle" n'a pas fait long feu car une seule de ces sculptures a été préservée en étant coulée dans le bronze à l'occasion du centenaire de la Belgique en 1930 (*) . Les sept autres ont donc bel et bien disparu corps et âme. La Ville de Bruxelles y avait pourtant consacré un budget de 500.000 francs belges à l'époque (**). La commémoration du centenaire de la guerre 14-18 aurait été une belle occasion (manquée) d'en ressusciter au moins quelques unes. A-t-on perdu les moules ? Mystère et boule de gomme...
(*)"La Brabançonne" de Charles Samuel qui se trouve actuellement place Surlet de Choquier (en face de la place Madou)
Par contre, je n'ai pas réussi à identifier celle de droite qui se trouvait en haut des cascades (Elle provient probablement de l'Exposition Universelle de 1910).
L'avis de recherche est lancé ! Qui en était l'auteur ? Qu'est-elle devenue ?
Merci d'avance à la lectrice ou au lecteur qui pourra éclairer notre lanterne.
(**) Source : "Les monuments éphémères du 22 novembre 1918"