Comment passer en quelques mois du prolongement d'une ligne de métro à un projet de téléphérique ?
AVRIL 2015
FEU VERT
La décision de principe en faveur de la prolongation de la ligne 6 de métro, de la station Roi Baudouin jusqu'aux futurs stade de football et méga parking souterrain de 10.000 places, semble faire l'unanimité au sein du gouvernement bruxellois.
"Le gouvernement bruxellois a donné son feu vert à la prolongation de la ligne de métro desservant actuellement le plateau du Heysel et la stade Roi Baudouin, au-delà de l'actuelle station de métro Roi Baudouin pour atteindre le site sur lequel est projetée la construction d'un stade national, mais aussi d'un parking de dissuasion de plusieurs milliers de place. ce prolongement permettrait ainsi d'aménager également une zone de rangement des rames de métro sans avoir à envisager la construction d'un dépôt initialement envisagé sur le plateau du Heysel"
FEU VERT
La décision de principe en faveur de la prolongation de la ligne 6 de métro, de la station Roi Baudouin jusqu'aux futurs stade de football et méga parking souterrain de 10.000 places, semble faire l'unanimité au sein du gouvernement bruxellois.
"Le gouvernement bruxellois a donné son feu vert à la prolongation de la ligne de métro desservant actuellement le plateau du Heysel et la stade Roi Baudouin, au-delà de l'actuelle station de métro Roi Baudouin pour atteindre le site sur lequel est projetée la construction d'un stade national, mais aussi d'un parking de dissuasion de plusieurs milliers de place. ce prolongement permettrait ainsi d'aménager également une zone de rangement des rames de métro sans avoir à envisager la construction d'un dépôt initialement envisagé sur le plateau du Heysel"
Pascal Smet - Ministre de la Mobilité
JUIN 2015 (deux mois plus tard)
FEU VERT
Lors de la présentation officielle de l'accord pour le financement, la construction et l'exploitation du nouveau stade de football le ministre-président de la Région bruxelloise confirme cette prolongation de la ligne de métro 6 "jusqu'au stade" pour répondre aux défis en matière de mobilité.
"Cet accord démontre que nous avons fait les choix judicieux. La Région veut soutenir ce projet. Nous voyons les défis en matière de mobilité, notamment en prolongeant la ligne de métro jusqu'au stade"
Lors de la présentation officielle de l'accord pour le financement, la construction et l'exploitation du nouveau stade de football le ministre-président de la Région bruxelloise confirme cette prolongation de la ligne de métro 6 "jusqu'au stade" pour répondre aux défis en matière de mobilité.
"Cet accord démontre que nous avons fait les choix judicieux. La Région veut soutenir ce projet. Nous voyons les défis en matière de mobilité, notamment en prolongeant la ligne de métro jusqu'au stade"
Rudi Vervoort - Ministre-Président
JUILLET 2015 (3 mois plus tard...)
FEU ORANGE
La température se refroidit lors de la dernière réunion du gouvernement bruxellois avant les vacances d'été.
"Pour le moyen terme, rien n’est encore décidé, au delà du principe de prolonger la ligne de métro existante depuis la station Roi Baudouin jusqu'au parking, a-t-on appris à l’issue de la réunion de jeudi. Personne ne se risque à promettre que le métro ira jusqu'au stade et au nouveau parking en 2020.../.. Le gouvernement bruxellois prendra une décision dans le cadre de ses discussions budgétaires d’octobre prochain".
La température se refroidit lors de la dernière réunion du gouvernement bruxellois avant les vacances d'été.
"Pour le moyen terme, rien n’est encore décidé, au delà du principe de prolonger la ligne de métro existante depuis la station Roi Baudouin jusqu'au parking, a-t-on appris à l’issue de la réunion de jeudi. Personne ne se risque à promettre que le métro ira jusqu'au stade et au nouveau parking en 2020.../.. Le gouvernement bruxellois prendra une décision dans le cadre de ses discussions budgétaires d’octobre prochain".
Un parking à 165 millions d'euros.
"Le projet sur lequel le gouvernement régional est appelé à statuer concerne la création d’une structure mi-publique mi-privée. La Région contribuerait à hauteur de 40 millions d’euros, à côté de la Ville de Bruxelles, qui mettrait le même montant, et un opérateur privé chargé d’amener la bagatelle de 85 millions d’euros. Avec un budget total de 165 millions, il s’agirait d’un parking souterrain de 10 000 à 12 000 places dont 3 000 reviendraient aux autorités publiques en tant que parking de dissuasion. Ce dernier serait soit desservi par un prolongement du métro soit par un téléphérique reliant la station la plus proche. La Région serait invitée à mettre 2 millions indexés chaque année dans cette infrastructure"
L'idée de ressusciter le téléphérique de l'Expo 58 repointe le bout de son nez mais elle n'est pas neuve.
On le retrouvait déjà sur les toutes premières maquettes de l'avant-projet NEO présentées à la presse en...septembre 2011. Par contre, le principe semble avoir été abandonné par la suite car on n'en retrouve plus la moindre trace dans les illustrations virtuelles et la vidéo du projet final "EUROPEA" sélectionné en avril 2014.
La résurrection du téléphérique de l'Expo 58 était déjà programmée dans l'avant-projet "NEO" présenté fin 2011 |
OCTOBRE 2015 (6 mois plus tard...)
FEU ROUGE
STOP à la prolongation de la ligne 6 de métro, de la station Roi Baudouin jusqu'aux futurs stade national de football et méga parking souterrain. Si elle se réalise un jour, ce ne sera en tout cas pas avant 2025-2030
“En bon père de famille, nous avons estimé que mener, d’ici dix ans, trois projets de métro était dangereux financièrement et nous avons renoncé à prolonger le métro jusqu'au parking C.../...En installant au Heysel le tram 9 et un dépôt, nous assurons à un moindre coût sa connexion avec le réseau”
Communication du ministre Pascal Smet - 18/10/2015
Présentation du plan décennal d'investissement pour la STIB
Autrement dit : nous aurions bien voulu le faire mais nous n'avons malheureusement pas les moyens de nos ambitions.
Ce subit revirement pose quand même question tant pour la liaison entre le fameux parking de 10.000 à 12.000 places (dont 3.000 faisant fonction de parking de transit) et les multiples activités actuelles et futures sur le plateau du Heysel que, en sens inverse, pour l'accès au futur stade national de football à partir des stations de métro existantes.
Quant à la future ligne de tram 9 évoquée, sa principale fonction est de mieux desservir les habitants des communes de Koekelberg, Ganshoren et Jette au nord-ouest de Bruxelles. Si, à l'horizon 2020, elle assurera effectivement une connexion entre les stations de métro Simonis (Basilique) et Roi Baudouin (Heysel), on voit mal les navetteurs l'emprunter pour rejoindre le centre ville car le trajet sera beaucoup trop long.
Interrogé à ce sujet par le journaliste Jean-Claude Hennuit (RTBF), le ministre bruxellois de la Mobilité et des Travaux publics lui fait cette surprenante réponse :
"Le prolongement du métro n’a jamais été conçu pour le stade (?!). C’était conçu pour le parking de transit, puisque, en cas de match de foot, il faut que les supporters se calment (?!) et il est préférable qu’ils se promènent autour de 500 ou 800 mètres avant de rejoindre une station de métro (?!). On ne va cependant pas exclure cette option à long terme, mais pas dans les dix années à venir."
"Le prolongement de la ligne de métro n'a jamais été conçu pour le stade"
"Le prolongement du métro n’a jamais été conçu pour le stade (?!). C’était conçu pour le parking de transit, puisque, en cas de match de foot, il faut que les supporters se calment (?!) et il est préférable qu’ils se promènent autour de 500 ou 800 mètres avant de rejoindre une station de métro (?!). On ne va cependant pas exclure cette option à long terme, mais pas dans les dix années à venir."
Pascal Smet - Ministre de la Mobilité
"Le prolongement de la ligne de métro n'a jamais été conçu pour le stade"
Première nouvelle ! Pascal Smet a-t-il oublié qu'à peine quatre mois plus tôt, lors la conférence de presse annonçant l'accord pour la construction de l'EUROSTADIUM, son ministre-président avait affirmé haut et fort que : "la Région soutenait activement ce projet et prenait en compte les problèmes de mobilité notamment en prolongeant la ligne de métro jusqu'au stade" ?
Quant au footing salutaire d'un quart d'heure pour "se calmer" après le match avant de rejoindre l'une des deux stations de métro existantes, l'argument est plutôt bizarroïde. La station de métro Roi Baudouin se trouve juste à côté du stade actuel et cela n'a apparemment jamais posé de gros problèmes. Par contre, ce qui risque d'en poser dans le futur, c'est bien cette "balade de santé" conjointe de milliers de supporters surexcités des deux camps qui se presseront sur le pont-passerelle enjambant la chaussée Romaine pour débouler ensuite sur l'avenue Impératrice Charlotte, juste en face du nouveau quartier Europea. En toute logique, le parcours sera plus difficile à sécuriser et nécessitera une mobilisation plus importante des forces de l'ordre.
Tout ne tourne d'ailleurs pas uniquement autour des matchs de foot ! Le site du stade accueillera aussi des entraînements, des réunions, des concerts et événements, des activités socio-culturelles, des services de maintenance et 16.000 mètres carrés de bureaux (sans compter l'immeuble adjacent de six étages au milieu du parc). On a assez dit que ce projet créerait de l'emploi pour les Bruxellois...encore faut-il qu'ils puissent accéder facilement à leur lieu de travail !
"Le prolongement de la ligne de métro était conçu pour le parking de transit"
Quant au footing salutaire d'un quart d'heure pour "se calmer" après le match avant de rejoindre l'une des deux stations de métro existantes, l'argument est plutôt bizarroïde. La station de métro Roi Baudouin se trouve juste à côté du stade actuel et cela n'a apparemment jamais posé de gros problèmes. Par contre, ce qui risque d'en poser dans le futur, c'est bien cette "balade de santé" conjointe de milliers de supporters surexcités des deux camps qui se presseront sur le pont-passerelle enjambant la chaussée Romaine pour débouler ensuite sur l'avenue Impératrice Charlotte, juste en face du nouveau quartier Europea. En toute logique, le parcours sera plus difficile à sécuriser et nécessitera une mobilisation plus importante des forces de l'ordre.
Tout ne tourne d'ailleurs pas uniquement autour des matchs de foot ! Le site du stade accueillera aussi des entraînements, des réunions, des concerts et événements, des activités socio-culturelles, des services de maintenance et 16.000 mètres carrés de bureaux (sans compter l'immeuble adjacent de six étages au milieu du parc). On a assez dit que ce projet créerait de l'emploi pour les Bruxellois...encore faut-il qu'ils puissent accéder facilement à leur lieu de travail !
"Le prolongement de la ligne de métro était conçu pour le parking de transit"
Bon d'accord mais comme ce prolongement n'est plus d'actualité, cela a-t-il encore un sens de financer sur fonds publics la création de 3.000 places de dissuasion dans le cadre du nouveau parking ? S'il n'y a pas de connexion directe avec une station de métro ou s'il faut parcourir un kilomètre à pied pour en rejoindre une, cette solution ne séduira vraisemblablement pas grand monde et ne contribuera guère à désengorger le trafic automobile en Région bruxelloise.
Focalisé sur le problème de "son" parking de transit, le ministre de la Mobilité fait l'impasse sur tout le reste...
Focalisé sur le problème de "son" parking de transit, le ministre de la Mobilité fait l'impasse sur tout le reste...
Le prolongement de la ligne 6 du métro jusqu'au méga parking souterrain a pourtant toujours été mis en exergue comme un atout majeur en matière d'accessibilité et de communication, tant pour les Bruxellois qui pourront plus facilement accéder au site du futur EUROSTADIUM, que pour le public qui arrive par le ring afin de lui permettre de rejoindre (*) l'ensemble des activités déployées sur le plateau du Heysel.
Et ça fait du monde à transporter !
En hiver ou par temps pluvieux, on voit mal le public attendu s'y rendre et en revenir à pied via le pont-passerelle au dessus de la chaussée Romaine (deux fois 15 à 20 minutes suivant le rythme de marche et la destination).
(*) D'autant plus que le parking souterrain prévu dans le cadre du projet EUROPEA n'offrira "que" 3.700 places. C'est en principe suffisant pour un grand Shopping Center et un multiplex cinématographique mais il est aussi destiné à compenser la perte de 1.400 places de parking "à ciel ouvert" existantes (Parkings A, B et T de Brussels Expo qui vont disparaître dans la foulée). Pour toutes les nouvelles activités "grand public" qui seront déployées sur le site, on ne crée en réalité que 2.300 places de parking supplémentaires.
Lien vers la vidéo de présentation du projet NEO-EUROPEA
Pour l'anecdote : réalisée fin 2014, elle n'est plus tout à fait d'actualité puisque le vieux stade Roi Baudouin est toujours bien en place au milieu du nouveau quartier.
NOVEMBRE 2015
Solutions de remplacement ?
Et ça fait du monde à transporter !
- Brussels Expo - 2 millions de visiteurs/an
- Palais 12 (Salle de spectacle polyvalente) - jusqu'à 18.000 spectateurs en une soirée
- Trade Mart - 200.000 visiteurs/an
- ADAM Art & Design Atomium Museum (nouveau)
- Atomium - 600.000 visiteurs/an
- Kinepolis (chiffre non communiqué)
- Mini Europe (future Euroville) - 350.000 visiteurs/an
- Planétarium - 50.000 visiteurs/an
A l'horizon 2020, on en rajoutera quelques unes sur la liste, incluses dans le projet NEO/EUROPEA qui ambitionne d'accueillir 15 millions de visiteurs/an
- Centre de conventions et de congrès
- Shopping Mall of Europe (200 magasins - 30 restaurants)
- Kinepolis (Nouveau multiplex intégré de 21 salles de cinémas)
- Spirouland (Parc d'attraction indoor)
- Euroville (Ex-Mini Europe)
- Cité des enfants (Cité interactive des sciences)
- Autres activités de loisirs (dont une piscine naturelle à ciel ouvert)
(*) D'autant plus que le parking souterrain prévu dans le cadre du projet EUROPEA n'offrira "que" 3.700 places. C'est en principe suffisant pour un grand Shopping Center et un multiplex cinématographique mais il est aussi destiné à compenser la perte de 1.400 places de parking "à ciel ouvert" existantes (Parkings A, B et T de Brussels Expo qui vont disparaître dans la foulée). Pour toutes les nouvelles activités "grand public" qui seront déployées sur le site, on ne crée en réalité que 2.300 places de parking supplémentaires.
Lien vers la vidéo de présentation du projet NEO-EUROPEA
Pour l'anecdote : réalisée fin 2014, elle n'est plus tout à fait d'actualité puisque le vieux stade Roi Baudouin est toujours bien en place au milieu du nouveau quartier.
NOVEMBRE 2015
Solutions de remplacement ?
Deux options restent sur la table pour "rapprocher" le futur parking souterrain du plateau du Heysel et des stations de métro existantes.
DÉCEMBRE 2015 (huit mois plus tard)
Hormis le téléphérique, on pense aussi à mettre en place un "tapis piétonnier roulant" (comme dans les aéroports), mais cette solution est finalement jugée trop peu fiable (voire dangereuse), notamment en cas d'afflux d'usagers l'empruntant au même moment.
DÉCEMBRE 2015 (huit mois plus tard)
La décision de principe en faveur du téléphérique est confirmée le 18 décembre par le ministre-président Rudi Vervoort. Sauf nouveau changement d'avis en cours de route, on devrait voir son retour sur le plateau du Heysel dès l'été 2018, soit 60 ans après celui qui fit les beaux jours de l'Expo 58.
Selon les informations communiquées, le budget total de l'installation oscillerait entre 3 et 6 millions d'euros (fourchette pour le moins élastique...) et le coût devrait être pris en charge par la société NEO (*), qui dépend de la ville et de la Région et chapeaute le réaménagement du site. Une tarification avantageuse incluant le prix du parking de transit et celui du téléphérique devrait encourager les navetteurs à l'utiliser.
(*) Cette société publique (S.C.R.L.) n'a pourtant strictement rien à voir avec la mobilité en Région bruxelloise, les parkings de transit et la société intercommunale de transport en commun (STIB).
Le navetteurs restent perplexes face à ce long périple empruntant la route, l'air et le rail.
En sortant du ring embouteillé tous les matins, il faudra en effet garer sa voiture dans l'immense parking, en sortir pour accéder à la station du téléphérique (forcément en hauteur), faire le voyage suspendu en cabine, redescendre ensuite sous-terre pour accéder au métro et pouvoir enfin rejoindre son lieu de travail. Ce qui peut s'avérer attractif pour un touriste ou un visiteur occasionnel, l'est sans doute beaucoup moins pour des navetteurs qui devront suivre ce cheminement deux fois par jour. Si c'est incontestablement plus "confortable" que de devoir marcher un quart d'heure par tous les temps jusqu'à la station de métro la plus proche, il n'est pas du tout certain qu'il puisse absorber les pics de fréquentation aux heures de pointe sans générer des temps d'attente.
Un choix pertinent ?
Des téléphériques urbains (dénommés aussi Métro-câble) sont effectivement en fonction ou en projet dans différentes villes du monde. Mais cette solution ne s'impose véritablement que lorsqu'un obstacle géographique majeur - une très forte déclivité de terrain ou un cours d'eau - complique ou empêche l'implantation des modes de transport en commun traditionnels et qu'elle permet de réduire notablement les temps de trajets pour les usagers. A moins qu'on ne considère la frontière entre la Région bruxelloise et la Flandre comme un "obstacle infranchissable", le plateau du Heysel ne répond guère à ces critères.
Trois exemples français récents sont significatifs :
Ne serait-elle un tantinet sous-évaluée ?
Comme à Brest (hormis l'obstacle du fleuve à franchir), il s'agirait de mettre en place un outil performant pour transporter rapidement des personnes d'un point à un autre sur une courte distance avec une capacité de passagers à l'heure suffisante pour répondre à la demande (+/- 3.000 navetteurs matin et soir plus tous les autres usagers, clients, visiteurs et spectateurs potentiels). On est loin du sympathique petit téléphérique survolant l'Expo 58 au rythme de la balade touristique.
Un choix pertinent ?
Des téléphériques urbains (dénommés aussi Métro-câble) sont effectivement en fonction ou en projet dans différentes villes du monde. Mais cette solution ne s'impose véritablement que lorsqu'un obstacle géographique majeur - une très forte déclivité de terrain ou un cours d'eau - complique ou empêche l'implantation des modes de transport en commun traditionnels et qu'elle permet de réduire notablement les temps de trajets pour les usagers. A moins qu'on ne considère la frontière entre la Région bruxelloise et la Flandre comme un "obstacle infranchissable", le plateau du Heysel ne répond guère à ces critères.
Brest - Premier projet français concrétisé de téléphérique urbain intégré au réseau de transport en commun |
Trois exemples français récents sont significatifs :
- Un nouveau téléphérique urbain est en cours de réalisation à Brest (le premier du genre en France). Le budget engagé est de 19 millions d'euros pour un parcours de 420 mètres, deux stations et une capacité de 1.200 voyageurs à l'heure (cabines ultra-modernes et climatisées pouvant accueillir 60 passagers). Au cœur de la ville, il reliera en trois minutes les deux rives du large fleuve côtier Penfeld et dynamisera le développement des anciens quartiers portuaires de la rive droite.
- Un deuxième projet est en cours d'étude à Grenoble. Son coût est estimé entre 54 et 60 millions d'euros pour un parcours de 3,7 km, 4 à 6 stations et une capacité de 5.000 à 8.500 voyageurs par jour. En pleine région montagneuse, il reliera quatre communes, trois lignes de tram et survolera deux cours d'eau, une autoroute et une ligne de chemin de fer en 16 minutes (parcours total).
- Un troisième projet est en phase finale de concertation à Toulouse. Suivant les options techniques qui seront retenues, son coût est estimé entre 44 et 63 millions d'euros pour un parcours de 2,6 km, trois stations et une capacité de 1.500 voyageurs à l'heure (18 cabines pouvant accueillir 35 passagers). Il passera au dessus de la Garonne et permettra de réduire de deux tiers le temps de trajet entre le site hospitalier et le site universitaire.
Ne serait-elle un tantinet sous-évaluée ?
Comme à Brest (hormis l'obstacle du fleuve à franchir), il s'agirait de mettre en place un outil performant pour transporter rapidement des personnes d'un point à un autre sur une courte distance avec une capacité de passagers à l'heure suffisante pour répondre à la demande (+/- 3.000 navetteurs matin et soir plus tous les autres usagers, clients, visiteurs et spectateurs potentiels). On est loin du sympathique petit téléphérique survolant l'Expo 58 au rythme de la balade touristique.
On peut évidemment comprendre les contraintes budgétaires mais cela paraît assez aberrant de ne pas profiter de cette longue période perturbante de "grands travaux" sur le site (de 2016 à 2021) pour réaliser cette prolongation du métro dans la foulée. Reporter ce projet après 2025 l'est tout autant. Le plateau du Heysel, les nouvelles voiries et les espaces verts seront alors entièrement réaménagés. Dans ce contexte, comment envisager sérieusement de rouvrir un chantier souterrain avec toutes ses nuisances ?
Lien vers l'intéressant rapport sur le potentiel du téléphérique urbain à Bruxelles - Compte rendu d'un workshop de mars 2015 (document PDF)
L'autre option plus simple qui aurait pu être prise en compte...
L'autre option plus simple qui aurait pu être prise en compte...
Tant qu'à faire dans la nostalgie de l'Expo 58 et y puiser son inspiration, on aurait aussi pu imaginer le grand retour des "Petits Trains". Toute réflexion faite, l'idée n'est d'ailleurs pas aussi incongrue qu'elle n'en a l'air.
Cette option offre une bien plus grande souplesse d'adaptation et d'évolution que le téléphérique avec un infrastructure beaucoup plus légère, moins de frais de maintenance technique et moins de contraintes sécuritaires.
Pourquoi n'a-t-on pas envisagé cette solution alternative, relativement simple à mettre en place et probablement plus performante pour un coût inférieur ?
Mystère et boule de gomme !
- Le nombre et la fréquence des navettes ainsi que les capacités en passagers (nombre de "wagons" attelés) peuvent être aisément reconfigurés en fonction des besoins réels du moment : heures de pointe (navetteurs), semaine ou W.E, matchs, concerts, spectacles (en soirée), expositions, salons commerciaux, événements particuliers...
- Selon les circonstances, les arrêts-destinations peuvent être multipliés ou modifiés pour desservir au plus près les multiples activités actuelles et futures développées sur le plateau du Heysel et autour du nouveau stade.
Pourquoi n'a-t-on pas envisagé cette solution alternative, relativement simple à mettre en place et probablement plus performante pour un coût inférieur ?
Mystère et boule de gomme !
Les "petits trains" Mercedes sillonnaient le plateau du Heysel durant l'Exposition universelle de 1958 |
Une alternative séduisante à la prolongation de la ligne de métro ou au téléphérique ?
Tout en restant dans l'esprit du "Petit Train" de l'Expo 58, d'autres solutions de navettes plus innovantes et plus performantes sont en cours d'étude ou déjà au stade d'expérimentation sur le terrain.
Présenté lors de la COP21 à Paris, le projet français de transport urbain "CRISTAL" nous paraît tout particulièrement digne d'intérêt. A priori, par sa motorisation 100% électrique, son double usage (collectif et individuel) et sa souplesse d'adaptation, il pourrait offrir une alternative efficace à l'installation d'un téléphérique. Il semble en tout cas coller parfaitement aux besoins de jonction entre le méga parking, les stations de métro existantes, le stade, le parc qui l'entoure et les multiples activités développées sur le plateau du Heysel.
Pour en savoir plus : lien vers l'article sur le concept CRISTAL
Tout en restant dans l'esprit du "Petit Train" de l'Expo 58, d'autres solutions de navettes plus innovantes et plus performantes sont en cours d'étude ou déjà au stade d'expérimentation sur le terrain.
Présenté lors de la COP21 à Paris, le projet français de transport urbain "CRISTAL" nous paraît tout particulièrement digne d'intérêt. A priori, par sa motorisation 100% électrique, son double usage (collectif et individuel) et sa souplesse d'adaptation, il pourrait offrir une alternative efficace à l'installation d'un téléphérique. Il semble en tout cas coller parfaitement aux besoins de jonction entre le méga parking, les stations de métro existantes, le stade, le parc qui l'entoure et les multiples activités développées sur le plateau du Heysel.
Jipé
Pour en savoir plus : lien vers l'article sur le concept CRISTAL