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BRUXELLES D'ANTAN, D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN
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mardi 12 novembre 2013

TINTIN mis en bouteille par un artiste bruxellois ? Moulinsart casse du verre sur son dos !


 
"Et vous deux, vous en pensez quoi ?"
"C'est assez bizarre de faire détruire des œuvres d'art ! Nous allons, de ce pas, enquêter à Moulinsart"

Lettre ouverte à Moulinsart...
Il était une fois...un sympathique artiste bruxellois âgé de 86 ans
Gilbert Weynans n'est pas un "fantaisiste iconoclaste" !
Expert en verreries anciennes, collectionneur et propriétaire d'une galerie d'art et d'antiquités bien connue de l'avenue Louise, il a même eu les honneurs d'une séquence dans une émission de télévision "Des racines et des ailes"  (FR2) consacrée à Bruxelles
Depuis 60 ans, au gré de ses inspirations, il recouvre des bouteilles de récupération avec de savants collages artistiques réalisés à partir d'images de presse, de publicités, de reproductions de dessins et peintures anciennes...Une passion originale qui l'a amené, au fil du temps, à constituer une collection de près de 2.000 flacons de toutes formes transformées en œuvres d'art par la grâce de ses mains talentueuses.
Cette année, il a eu la malencontreuse idée de vouloir commémorer le 30ème anniversaire du décès de son ami Hergé (3 mars 1983) par la réalisation d'une série de bouteille recouvertes d'extraits de dessins de Tintin harmonieusement assemblés. Comme le célèbre auteur de bandes dessinées a quitté cette terre à la suite d'une leucémie, notre artiste souhaitait offrir le fruit de la vente de cette série limitée à l'Institut Bordet, spécialisé dans la recherche et les soins du cancer.



Crime de "Lèse-Tintin" commis à Bruxelles...
Hergé & Tintin mis en bouteille...
Barricadés derrière les murs de votre château de Moulinsart, il semble bien qu'ayant eu vent de cette intolérable audace artistique, la moutarde vous soit brutalement  montée au nez.
D'un coup de baguette qui n'avait rien de magique, vous avez frappé fort en transformant cette belle idée en crime de "Lèse-Tintin".
Loin de nous l'idée de considérer que défendre les droits d'auteur d'Hergé et protéger l'image de Tintin contre des utilisations abusives soient illégitimes...bien au contraire, d'ailleurs tous les auteurs et leurs héritiers ayant droit le font.
Mais quand même...ne faut-il pas en toutes choses raison garder ?
A force de faire sauter le bouchon trop loin, ne risque-t-on pas de blesser quelqu'un ? Votre exigence de "DESTRUCTION" immédiate et complète de l'œuvre d'un artiste ne vous paraît-elle pas aussi absurde que ridicule ?
En apprenant cette action menée en son nom, l'artiste dont vous êtes censés défendre la mémoire doit  sûrement s'être retourné dans sa tombe (Paix à son âme)
Que craigniez-vous donc à ce point ? Qu'une spéculation intense se développe autour de ces bouteilles millésimées "TINTIN"...que la bourse de l'art s'emballe, qu'elles se retrouvent un jour chez Sotheby's sans que vous puissiez en tirer le moindre profit...que le fait de fermer les yeux sur cette usurpation crée un précédent laissant la porte ouverte à d'autres forfaits du même ordre ?
Si tel était votre souci, nous pourrions encore le comprendre mais, dans ce cas de figure, il y avait bien plus élégante manière de réagir que d'exiger le passage du rouleau compresseur sur les bouteilles incriminées comme le ferait le Comité de défense du Champagne à l'encontre des flacons de "bulles" qui oseraient mentionner cette appellation prestigieuse sans y avoir droit.


Suggestion pour en sortir avec un zeste d'élégance...
Si, par exemple, d'un beau et noble geste, vous aviez fait l'acquisition de l'ensemble de la série  de bouteilles "Tintin" de Gilbert Weynans, vous auriez fait d'une pierre, cinq coups (Et cet investissement n'aurait pas mis vos finances en péril puisque l'artiste avait l'intention de vendre ses œuvres entre 35 et 45 euros)?

1/ Vous vous en assuriez l'exclusivité et elle aurait pu trouver place dans votre beau musée pour la postérité. 2/ Vous vous protégiez des éventuels spéculateurs tout en empochant l'éventuelle plus value si vous les remettiez  vous-même sur le marché plus tard. 3/ Vous garantissiez le don global à l'Institut Bordet en mémoire de la maladie qui avait emporté Hergé. 4/ Au lieu d'attirer les réactions réprobatrices, vous en sortiez grandis. 5/ In fine, en manifestant de la reconnaissance pour son travail, vous apportiez du bonheur à cet artiste de 86 ans au lieu de le martyriser.

Mais avec des "SI", on met Tintin en bouteille...
Le plus désolant dans cette histoire, c'est que, vraisemblablement, cette idée élégante ne vous a même pas effleuré l'esprit.

"Pourquoi veulent-ils briser toutes ces belles bouteilles ?"

Un rêve brisé
Non content d"avoir fait retirer les bouteilles de la vente, vous avez aussi mis l'artiste en demeure de détruire son œuvre.
La cérémonie d'euthanasie devait avoir lieu "à coups de marteau" le jeudi 21 novembre à 14h dans sa galerie de l'avenue Louise.
Coup de théâtre...
In extremis, la veille du jour fatidique, un accord est intervenu entre les deux parties. Gilbert pourra conserver ses précieuses bouteilles décorées mais à titre strictement privé, c'est à dire  sans les exposer publiquement ni les vendre.
Qu'est-ce qui a motivé ce subit retour à la raison ?
Peut-être la peur du ridicule...mais pas sûr que Moulinsart y échappe complètement !

Jipé
P.S. Nous espérons que la société Moulinsart ne nous obligera pas à retirer les illustrations de cette chronique pour cause d'usurpations et détournements de dessins d'Hergé. Mais si cela vous indispose vraiment, inutile d'exiger la destruction du Blog Bruxelles-Bruxellons, nous les enlèverons bien volontiers sur simple aimable requête et sans contrainte judiciaire car, à l'instar de Gilbert Weynans, nous avons le plus grand respect pour l'œuvre du papa de Tintin.
C'est aussi l'occasion de vous rappeler que les héros du 9ème Art ne survivent à leurs auteurs que grâce à l'affection du public qui les apprécient et continuent à leur rendre hommage au fil du temps.
Ceci n'est pas une œuvre d'art !
Petite enquête faite, les héros d'Hergé ont déjà eu l'honneur de figurer sur de nombreuses bouteilles (Vin, Bière, Champagne, Whisky...)
Mais, ça, mon bon Monsieur, ce n'est pas de l'art, ce n'est que du merchandising dûment rétribué et préalablement approuvé par Moulinsart.
Elles ont donc juste été bues mais jamais brisées ! (Les collectionneurs ne sont pas fous non plus, ces objets-là seront peut-être, un jour futur, bien cotés sur les marchés).
 

lundi 28 octobre 2013

Des coûts et des couleurs à la mode bruxelloise - Voir la vie en jaune & bleu


Madame Brigitte Grouwels (Ministre des Transports et de la Mobilité au gouvernement bruxellois) n'a jamais changé de couleur politique (CD&V) mais, tout comme son prédécesseur, Pascal Smet (SP-A),  elle aime jongler avec les couleurs...
La petite histoire qui suit peut paraître dérisoire, voire anecdotique...elle l'est beaucoup moins lorsqu'on la relie à d'autres "changements de couleur" significatifs qui se sont produit en Région bruxelloise au cours des 8 dernières années. Combien de controverses, de débats, d'oppositions parfois véhémentes n'ont-elles pas suscités avant de s'imposer ? Pour s'apercevoir, au bout du compte, que les options choisies n'étaient peut-être pas les meilleures...

Des coûts & des couleurs...
Un million d'€ pour repeindre 4.500 poteaux
(222 € par poteau)

Sur les 4.500 feux de signalisation en fonction dans la région bruxelloise, 2.600 anciens modèles sont encore toujours habillés de costumes rayés rouge & blanc. Le gouvernement régional a décidé de les remplacer au fur et à mesure par de nouveaux appareillages, techniquement plus performants, plus facilement modulables et moins énergivores. Nombre d'entre eux sont également équipés d'un signal sonore pour les non-voyants  et de caméras de surveillance.
Ceux-ci sont montés sur de gros poteaux de teinte unie "gris clair métallisé". Un choix qui a des avantages : ils se fondent mieux dans le paysage urbain...et des inconvénients : ils sont moins repérables au premier coup d'œil, tout particulièrement à la tombée du jour ou sous la drache nationale.

Notre estimée ministre semble dorénavant  convaincue qu'il faudrait les habiller d'un costume rayé "jaune & bleu".
En conséquence, elle a décidé de consacrer un budget de 5.000 € à un pré-test de "relooking" effectué sur 16 feux de signalement situés aux alentours des boulevards de la Petite Ceinture et de la rue Belliard.
Pourquoi subitement vouloir changer d'option chromatique alors que le programme de remplacement des anciens poteaux  "rouge & blanc" par des gris n'est même pas arrivé à mi-parcours ? (1.900 feux de signalisation déjà remplacés à ce jour sur un total de 4.500)
D'abord pour les rendre plus visibles: ce qui, en clair, équivaut à reconnaître qu'on s'est planté en choisissant initialement le gris clair uni.

400.000 € pour la campagne de City Marketing
(2 x 200.000 € répartis sur deux législatures)
Ensuite parce que cela s'inscrit dans un plan global de "City Marketing" dont l'étude d'un nouveau logo "be.brussels" fut le point de départ. 
Il est destiné à se décliner partout à l'avenir...tant sur les affiches, brochures d'information, dépliants touristiques, sites internet et documents officiels que sur les véhicules des services publics régionaux, les uniformes, les vélos partagés...et plus si affinités.
Même si elle a été approuvée par le gouvernement en juillet 2012, cette création n'a pas générée que des "coups de cœur".
D'aucuns pensent qu'il faut être doué d'une grande faculté d'imagination pour retrouver la symbolique d'origine de l'IRIS dans cette "fleur" désormais ultra stylisée.
D'autres sceptiques chuchotent en coulisses que ce type de logo manque de caractère et de prestige, passera vite de mode et qu'il serait plus adéquat pour une marque commerciale (Références à IKEA & Zeeman utilisant les mêmes couleurs)...que pour la promotion d'une région. 


Au delà des avis très partagés, il reste que cette volonté d'unification et de cohérence de "l'image publique" arrive avec un peu de retard sur le timing quand on sait que les trams, bus et taxis bruxellois ont complètement abandonné le "jaune & bleu" au cours de la dernière décennie...

Hep Taxi !
Un million d'€ pour remplacer 1.300 Spoutniks
(800 € par Spoutnik)


Dès 2005, Pascal Smet, l'ancien ministre des Transports défend l'idée de relooker les taxis bruxellois. En 2008, le projet présenté est si largement controversé, tant au sein du  Parlement que parmi les professionnels du secteur, qu'aucun consensus ne peut être trouvé avant qu'il ne quitte ses fonctions.

En lui succédant, Brigitte Grouwels trouve un dossier encore chaud ouvert sur son bureau et remet la main au pinceau.
En 2011, la décision finale devient officielle et irréversible. Elle impose le "noir" comme seule couleur de base pour tous les taxis. Les flancs des véhicules doivent dorénavant être paré d'un bandeau en damier "jaune & noir", complété par un tout nouveau spoutnik noir à placer sur le toit. 
Malgré le fait qu'elle soit le fruit de plusieurs années de débats et de concertations, la solution choisie ne manque pas de susciter de nouvelles polémiques et quelques manifestations tapageuses de la part des taximen.
Quant au monde politique, l'opposition parlementaire persiste à y voir la volonté de privilégier les couleurs flamandes à Bruxelles et regrette "haut et fort" qu'on n'ait pas privilégié le "jaune & bleu", couleurs emblématiques de la Région Bruxelles-Capitale et...de l'Europe (Tiens...tiens...tiens...)
A l'époque, le député Aziz Albishari (ECOLO) avait  bien tenté de calmer le jeu en expliquant devant une assemblée médusée qu'il ne fallait pas y voir d'autre malice qu'un clin d'œil inspiré par la mythique voiture de Gaston Lagaffe (*)
Voilà donc d'où venait la gaffe...Silence dans l’hémicycle.
On n'a jamais su s’il était vraiment sérieux ou s’il voulait juste détendre un peu l’atmosphère des débats. En attendant, les 1.300 taxis bruxellois ont bien dû se conformer à la nouvelle réglementation imposée et se procurer (à leurs frais - +/- 65 € par taxi), les fameuses bandes à damiers "jaune & noir" autocollantes ou magnétiques.
Quant aux "spoutniks" (nom donné aux enseignes lumineuses placées sur le toit des véhicules), les anciens "jaune & bleu" ont été mis à la poubelle et remplacés par des "noirs éclairés en pointillés jaune" qui ont été entièrement financés par le budget de la Région à hauteur de 5 millions d'€ (Hors frais de placement).
On se doit de reconnaître qu'ils apportent également un "plus" en matière de sécurité puisqu'ils sont notamment équipés de balises GPS.

Aux dernières nouvelles...
Gros bémol : alors que toute l'opération aurait dû être finalisée en 2012, et que nous sommes presque à la fin de l'année 2013, il y a encore et toujours des taxis bruxellois qui circulent avec des spoutniks des anciennes générations. Sur une seule zone de stationnement réservée aux taxis (dans le quartier européen), la disparité était flagrante,  sur une douzaine de véhicules, on pouvait en repérer 4 qui portait encore un spoutnik "lettre rouge sur fond blanc" (un ancêtre !) et 3 qui affichaient un spoutnik "jaune & bleu"...(18/11/2013).
Quant à la fameuse bande latérale "damier jaune & noir", plusieurs d'entre elles n'étaient pas posées sur la longueur totale du véhicule mais uniquement sur les portières. Peut-être s'étaient-elles déjà partiellement décollées ?
Question "opération esthétique réussie", il semble qu'on soit encore loin du compte...
(*) Petite précision utile pour nos lecteurs venus de lointains pays étrangers: Gaston Lagaffe est un héros mythique de la bande dessinée belgo-bruxelloise créé par Franquin et bien connu pour ses gaffes répétées  qui sèment la confusion au sein de la rédaction du magazine Spirou.

Trams, bus, rames de métro...
Couleurs en commun...

En 2005, l'ancien ministre coloriste des transports Pascal Smet avait également initié un autre  grand changement de couleurs dans le paysage urbain bruxellois : celui des trams, bus et rames de métro de la STIB. 
A la faveur d'une commande de 46 nouveaux trams 3000, les transports en commun bruxellois sont ainsi passé du criard "jaune & bleu" à une élégante livrée "gris et bronze métallisée" conçue par le célèbre designer belge Axel Enthoven. Inspiré par la gamme chromatique de l'Art Nouveau et incontestablement plus séduisant, le nouveau look a progressivement fait la conquête de l'ensemble des véhicules de la STIB.
Exit le "jaune & bleu", couleurs jugées "trop moche". Vive les couleurs "sexy", qui se fondent dans l'environnement citadin sans agressivité visuelle. (C'est le ministre qui l'a dit !).
Dès le départ, ce choix prioritairement "esthétique" donne lieu à quelques sérieuses controverses et suscite des interpellations au parlement à propos de sa mauvaise "visibilité", notamment pour les piétons.
Elles sont vigoureusement relancées en juin 2012.
La STIB est alors confrontée à une véritable "série noire"
Depuis 2010, pas moins de 111 accidents, impliquant des véhicules de transport en commun avec des piétons, avaient été recensés: soit pas loin d'une moyenne de 4 par mois (38 en 2010 - 53 en 2011 - 20 sur les cinq premiers mois de 2012). Sept d'entre eux avaient entraîné le décès du piéton (3 en 2010 - 1 en 2011 - 4 au cours du premier semestre 2012). 
Les nouvelles couleurs adoptées en 2005 reviennent une fois de plus sur le banc des accusés.
Coupables à 100% ? Non…mais peut-être suspectées de complicité...
A l'époque, quelque peu excédée par les questions des députés sur ce sujet sensible, Brigitte Grouwels affirme de manière péremptoire que : "L'analyse des accidents ne permet pas d'établir un lien direct de cause à effet entre la couleur actuelle des véhicules et les accidents" (Sous-entendu; "Arrêtez de m'enquiquiner avec ces fichues couleurs").
Fin des débats !
Un an plus tard, lors de l'annonce récente du pré-test de "changement de look" des feux de signalisation bruxellois, elle adopte pourtant une toute autre position en annonçant que "le choix de la couleur actuelle des trams et des bus de la STIB était une erreur (sic) et qu'il faudrait revenir au jaune et bleu"  (Source : Télé-Bruxelles 16/10/2013)

En résumé (et si on a tout bien tout compris) : selon la ministre,  le choix du "gris clair" des poteaux était une erreur...le choix du "bronze et gris métallisé" des transports en commun l'était également...En tout illogisme, le mea culpa pour le choix du "noir & jaune" des  taxis devrait suivre un jour ou l'autre.
En toute certitude pour ce qui est de la "City Marketing Attitude" (voir la vie bruxelloise exclusivement en "jaune & bleu"), ce n'est pas gagné !
La Région bruxelloise a-t-elle les moyens financiers de s'offrir des changement de look tous les 5 ans en remettant en question les choix précédents ? Est-ce cohérent et vraiment utile ? N'y a-t-il pas d'autres problèmes plus urgents auxquels il faut s'attaquer, notamment en matière de transport et de mobilité dans la Capitale ? Les questions sont posées...

Pas de panique, la législation actuelle se termine d'ici sept mois et la "patate chaude"  sera refilée au prochain gouvernement à constituer après les élections. Si la ministre n'est pas  reconduite dans ses fonctions actuelles, les Bruxellois échapperont peut-être aux panneaux "Attention peinture fraîche" apposés un peu partout (poteaux, trams, bus, taxis...).

Jipé 

Aux dernières nouvelles (31/10/2013) 
La phase "TEST" de peinture des poteaux des feux de signalisation a commencé ce jeudi 31 octobre.
Consciente de l'importance de cette action pour les générations futures, Brigitte Grouwels s'est déplacée en personne pour manipuler le pistolet devant l'objectif des caméras et des appareils photographiques.


Trop "rouge & blanc"...Trop "bleu ciel"...Trop "bleu nuit"...Trop "jaune & noir"...Pas assez bruxellois...?

La peinture "bleue" des poteaux bruxellois a-t-elle été posée par un peintre infiltré de la N-VA ?
En découvrant le résultat, certains ont bien failli s'étrangler: sous les yeux ébahis des spectateurs, les couleurs de la Flandre s'affichaient au carrefour de la Petite Ceinture bruxelloise. Vue sous le ciel gris, la rayure foncée s'apparentait plus au "noir" qu'au "bleu" référencé par le "City Marketing". Ne serait-ce qu'un GAG dû à une première couche de fond destinée à couvrir et neutraliser l'ancienne couleur rouge...doit-on attendre une deuxième couche ?
La ministre s'est voulue rassurante en affirmant que "la couleur allait certainement s'éclaircir en séchant" (?!)
N'empêche...on aurait dû prévenir les journalistes à l'avance car dans le contexte politique actuel (l'annonce du programme de la N-VA à propos de la Capitale), tous ceux qui sont attachés à l'identité bruxelloise auraient pu être "victimes d'une crise cardiaque" en regardant le journal télévisé.

Voir aussi la vidéo de la RTBF...
http://www.rtbf.be/info/regions/detail_brigitte-grouwels-met-en-couleur-les-poteaux-de-signalisation-bruxellois?id=8125517 

jeudi 26 septembre 2013

C comme Chicon - B comme Bruxellois de naissance


Entre la dénomination "Chicon", utilisée en Belgique et dans le nord de la France, et la dénomination "Endive",  utilisée dans le reste du monde francophone, on s'y perdait déjà un peu. Les producteurs flamands, qui en sont les plus gros exportateurs, préfèrent l'appellation "Witloof" qui, par sa consonance anglophone, est bien perçue sur le plan international. En langage ancien, on l'appelait aussi "Barbe du Capucin" ou "Chicorée de Bruxelles.
A l'instar de ce politicien anversois bien connu qui abuse des citations latines, on pourrait aussi parler de "Cichorium intybus foliosum Hegi"...quoique ce soit un peu difficile à replacer sur un menu ou dans une conversation gourmande.
Retour aux origines de la success story
Si une variété à grosses racines de cette plante est cultivée depuis le XVIIème siècle pour la production d'un succédané du café (La célèbre "Chicorée"), une autre espèce voisine était déjà connue depuis l'antiquité pour produire de délicieuses salades vertes ("Scarole" et "Frisée"). Le chicon n'apparaît pourtant sous sa forme actuelle qu'au 19ème siècle.


De sa naissance par surprise dans la "Vallée Josaphat"...
C'est un peu par hasard que notre "Chicon national" aurait été découvert dans la vallée Josaphat vers les années 1830. En ces temps troublés où la Belgique se bat contre ses voisins  pour conquérir son indépendance, un paysan schaerbeekois cache sa récolte de racines de chicorée dans le recoin le plus sombre de sa cave pour la protéger du vol. Trois semaines plus tard, il constate avec surprise que des feuilles toutes blanches (witloof) sont apparues au bout des racines.  
A sa naissance officielle au Jardin Botanique de Bruxelles
Cette p'tite histoire n'est peut-être qu'une jolie légende...par contre, c'est bien  Franciscus Bresier, le jardinier en chef du Jardin Botanique de Bruxelles, qui met au point la technique du "forçage" en cultivant ces racines l'hiver, recouvertes de terre, à l'abri de la lumière et du gel. La première culture du chicon de pleine terre à des fins commerciales est née en 1867; la paternité en revient à Jef Lekeu, un cultivateur bien inspiré d'Evere.
Douze ans plus tard, le premier cageot d' "Endives de Bruxelles", est vendu aux Halles de Paris : c'est le vrai point de départ de sa  future et brillante carrière internationale.


En passant par la commune d'Evere

Au tout début du 20ème siècle, la grande crise agricole,  sonne le glas des cultures céréalières (Orge, blé, seigle et froment) entre la vallée de la Senne et celle de la Woluwe. Les agriculteurs locaux sont obligés de se reconvertir et transforment leurs champs en potagers.  Au fil du temps, la culture du Witloof (qui s'exporte jusqu'aux Etats-Unis), y prend de plus en plus d'ampleur au point de faire vivre pratiquement toutes les fermes des alentours. 
Evere reste un "village de maraîchers" jusqu'au début de la seconde guerre mondiale. Dans les années qui suivent  la libération, hectare par hectare, ils sont inexorablement chassés du "Geuzenberg" (*) pour cause d'urbanisation galopante
Bien qu'il y ait belle lurette qu'on ne produise plus de chicons en Région bruxelloise, il reste cependant solidement ancré dans nos traditions culinaires.
En mémoire des heures de gloire de "l'Endive de Bruxelles", la commune d'Evere abrite toujours la folklorique "Confrérie des Compagnons du Witloof" dont le "costume" est venu rejoindre l'imposante garde-robe du Manneken Pis, conservée au Musée de la Ville de Bruxelles.

Jipé

(*) Le "Geuzenberg" est un "lieu-dit" situé sur le plateau de Loo qui sépare la vallée de la Senne et celle de la Woluwe - la dénomination n'a aucun rapport avec la célèbre bière "Gueuze" mais se traduit par "Colline des Gueux".

Pour nos visiteurs qui veulent en savoir plus sur le chicon-witloof, son utilisation en cuisine, ses recettes ainsi que ses qualités "Santé": lire la suite de l'article complété sur le blog "Itinéraires de Gourmets" (CLIQUER ICI)


La petite histoire compliquée d'une fermette de la fin du 19ème siècle,  perdue au milieu des buildings
1991
Président-fondateur du cercle d'histoire d'Evere, artiste-peintre à ses heures et ex-policier, Christian Stevens fait l'acquisition d'une petite fermette datant de 1891. Située derrière la maison communale d'Evere (Rue Leekaerts,29), on ne sait trop par quelle miracle elle a pu survivre au milieu des buildings qui l'entoure. Quoi qu'il en soit, c'est le seul vestige rescapé des cinq exploitations maraîchères qui étaient situées à cet endroit. 
Très rapidement, le propriétaire décide d'y installer un petit "musée-galerie-estaminet" en l'honneur du chicon. On pouvait notamment y retrouver  le matériel et les outils cédés par Jules Heymans (le dernier cultivateur de witloof du coin) et y déguster quelques préparations traditionnelles du fameux légume en compagnie d'une bonne Kriek. 
2006 - Fin de l'aventure
Désireux d'aller s'installer sous les cieux plus cléments du sud de la France, Christian Stevens revend le terrain, la fermette et son contenu à la commune pour la "modique" somme de 500.000 €. Laissée vide durant 3 ans, faute de budget pour la rénover (elle sert juste d'espace "à louer" pour de petites fêtes et réunions privées), elle accueille finalement un sympathique bistrot-resto "éphémère" qui a connu son franc succès. (L'ex- "Ferme aux chicons")
2013 - Restaurant "Un goût de chez nous"
A nouveau laissée à l'abandon durant tout un semestre, la fermette du Geuzenberg  a repris vie le 1er août, sous la houlette d'une nouvelle équipe enthousiaste et sous un nouveau nom qui affiche clairement ses ambitions. Dans l'esprit "Slow Food", le concept des tapas "à la Belge" permet de déguster plusieurs petits plats s'inspirant de recettes traditionnelles et cuisinés à partir de bons produits sélectionnés exclusivement dans le terroir national.
Un lunch du midi à 9,50 € et des tapas variés entre 6 et 9 €...qui dit mieux ?
Une rénovation complète du bâtiment est programmée par la commune en 2015. "Un goût de chez nous" espère pouvoir réintégrer les lieux après les six mois de travaux prévus mais ce n'est pas encore confirmé. Raison de plus pour  les encourager et aller leur rendre visite au plus vite. (Ouvert midi et soir, du mardi au vendredi - uniquement en soirée le samedi)
www.ungoutdecheznous.be

samedi 7 septembre 2013

L'Eldorado bruxellois - Un siècle d'histoires sur l'écran




Pour la petite histoire...
Des années 1900 aux années 2000

1907 - 1933
S'il est né en 1933, l'Eldorado s'est installé à l'emplacement d'une salle existante, le "Cinéma Américain", apparu sur la place De Brouckère au tout début du siècle (le premier permis de bâtir date du 07/11/1906  - Ouverture en 1907). Rebaptisé "Cinéma des Princes" (permis de bâtir 30/10/1915 - Ouverture en 1916) il est ensuite repris par Monsieur Marlant (déjà propriétaire du Cinéma des Galeries et du Victoria Palace) qui décide de le transformer complètement et confie le projet à l'architecte Marcel Chabot. Les travaux sont d'importance et s'étalent sur plus de deux ans (De 1931 à l'été 1933). Le cinéma occupe dorénavant toute la profondeur du pâté de maison, jusqu'à la rue de Laeken. La grande salle de 2.750 places, drapée dans ses décors théâtraux d'inspiration africaine, va connaître ses années de gloire.



Photo de gauche: film à l'affiche  "La Garçonne" réalisé par Jean de Limur - Sorti en 1936
(Avec Marie Bell, Arletty, Edith Piaf...musique Jean Wiener)
Photo de droite: film à l'affiche "Le dernier des 6" réalisé par Georges Lacombe - Sorti en 1941
(Avec Pierre Fresnay, Suzy Delair -  Scénario d'après l'écrivain belge Stanislas-André Steeman)
Enttre ces deux dates, la façade et l'entrée de l'Eldorado ont été complètement transformées

1938
Cinq ans à peine après son inauguration, sous la houlette de ses nouveaux propriétaires (La société qui a fait construire et exploite le célèbre cinéma REX d'Anvers, considéré à l'époque comme l'une des plus belles salles d'Europe), il est à nouveau remis en chantier.
Cette fois, il ne s'agit pas de toucher à la salle, les travaux confiés à l'architecte Léon Stynen concernent le réaménagement de la façade, l'accueil et les guichets, le foyer et les vestiaires ainsi que les escaliers d'accès aux balcons.
Encadrée par deux imposants piliers de soutènement habillés de granit, la nouvelle entrée est monumentale. Telle une "bouche béante", elle est très largement ouverte sur la place, pavée de mosaïque et surmontée d'une grande marquise débordante. Un hall intérieur chaleureux, recouvert de tapis rouge, se dévoile à travers les portes vitrées et le grand escalier, qui prend son départ à l'extérieur, semble inviter les passants à monter directement aux balcons. Dans le foyer, en face des vestiaires, le mur accueille une fresque peuplée d'arlequins et de funambules stylisés, peinte par l'artiste Julien Van Vlasselaer (1907-1982).
Ce bel exemple "d'architecture-marketing" vise à capter le regard des chalands et à les attirer directement dans l'entrée sans qu'ils doivent franchir le barrage d'une porte.
L'Eldorado profite de la visibilité exceptionnelle sur cette place très fréquentée pour mieux concurrencer le superbe cinéma Métropole qui a été inauguré en 1932, dans la rue Neuve toute proche.

Film à l'affiche : "L'adorable voisine" avec James Stewart
Réalisé par Richard Quine (USA) - Sorti en Europe en 1959

Photo de gauche : "Le retour des 7 mercenaires" avec Yul Bryner
Réalisé par Burt Kennedy (USA) - Sorti en 1966
Photo en haut à droite : libération de Bruxelles en septembre 1944
Les camions de l'armée américaine stationnent devant le cinéma Eldorado

Une guerre mondiale et trois décennies plus tard, la face du monde et celle du cinéma ont bien changé. Dès la fin des années 60, les grandes salles uniques ont de plus en plus de mal à faire le plein de spectateurs sur une seule affiche. En parallèle, la production cinématographique s'est démultipliée . La tendance commerciale est dorénavant de proposer un choix de plusieurs films programmés dans différentes salles situées au même endroit.

1974
Le saccage iconoclaste...
En dédoublant l'espace avec une salle à l'étage (au niveau des balcons) et d'autres au rez-de-chaussée, les travaux de transformation amputent irrémédiablement la partie inférieure des bas-reliefs, sans le moindre respect pour l'œuvre d'origine. Les sculpteurs Wolf et Van Neste ont dû se retourner dans leurs tombes respectives . Ô Miracle, ces "architectes-décorateurs" iconoclastes n'ont pas jugé utile de les détruire complètement et ils ont même daigné conserver les ornementations du plafond (Sans doute par souci d'économie...pour ne pas devoir refaire du neuf). 

1977 - 1978
Trois ans plus tard, il annexe son voisin, le cinéma SCALA, et subit une nouvelle transformation hasardeuse, on lui adjoint une huitième salle et le hall d'entrée est, une fois de plus, modifié. Mais on est bien loin des grandes ambitions architecturales et décoratives des années 30.
L'Eldorado y a définitivement perdu son âme.

1991
Triste fin d'une longue aventure ?
Depuis que son concurrent historique, le fameux "Cinéma Métropole", a fermé ses portes en 1982, sacrifié sur l'autel du commerce (Son hall d'entrée était orné d'une superbe fresque du célèbre sculpteur russe Ossip Zadkine); c'est l'un des derniers "vestiges" des prestigieuses salles de cinéma bruxelloises d'antan. Neuf ans plus tard (le 8 janvier 1991) c'est à son tour de mettre la clef sous le paillasson.

RENAISSANCE...







1992
Déjà propriétaire de l'Acropole (UGC Toison d'Or) dans le haut de la ville, le puissant groupe français cherche à renforcer sa position à Bruxelles. Il rachète le défunt Eldorado et s'engage à lui donner un nouveau souffle en le rénovant complètement.
En donnant naissance au complexe moderne de 12 salles que nous connaissons actuellement, les dirigeants d'UGC vont aussi s'attacher à sauver ce qui peut encore l'être de la majestueuse salle de 1933.
Non seulement les bas-reliefs et les ornementations du plafond ont été préservés mais ils ont fait l'objet d'une restauration de qualité et d'une mise en valeur par l'éclairage...qu'il faut saluer.

1994
L'ensemble de la salle et des décors ont d'ailleurs été honoré d'un classement par la commission des Monuments & Sites en avril 1994; la "belle au bois dormant" s'est subitement réveillée...mais 20 ans trop tard !

Entre le petit "Cinéma américain" des débuts et la salle du "Grand Eldorado" d'aujourd'hui, en un peu plus d'un siècle, combien d'histoires comiques, dramatiques ou romantiques, n'ont-elles pas défilées sur l'écran ? N'est-ce pas un peu ça aussi...la magie perpétuelle du cinéma ?
Jipé




jeudi 29 août 2013

Bruxelles à l'époque coloniale - Exotisme au coin de la rue


N'en déplaise à ceux qui avaient absurdement voulu faire interdire (sans succès)  la diffusion de l'album "Tintin au Congo" d'Hergé pour cause d'images et paroles reflétant l'état d'esprit de l'époque coloniale; celle-ci a aussi laissé des souvenirs artistiques sur quelques  façades bruxelloises et...dans une salle de cinéma.


Entre bananiers et orangers...

Au début du XXème siècle, les frères Koninckx ont plutôt bien réussi dans l'importation de de fruits exotiques en provenance des colonies africaines.
Lorsque, dans les années 1920, ils décident de faire construire un imposant et bel immeuble à l'angle de la rue Antoine Dansaert et de la rue du du Vieux Marché aux Grains, ils s'adressent  à l'architecte bruxellois Eugène Dhuicque (1877-1955) dont les créations se situent entre mouvance Art-Déco et néo-classicisme.
En référence à l'origine de la fortune de ses clients, il imagine d'orner la partie supérieure du bâtiment d'un "jardin" de bananiers et d'orangers. La réalisation du projet est confiée au maître-céramiste français Maurice Dhomme d'après les dessins de l'artiste belge Armand Paulis.
Lorsqu'on lève les yeux au ciel, cette fresque en grès émaillé apparaît comme une "terrasse exotique" immuable, pour le moins inattendue dans notre ville nordique.


Duo d'artistes...

Hasard de l'histoire: ces artistes, l'un Belge, l'autre Français, qui ont travaillé ensemble à Bruxelles ont  de curieux points de  convergence dans leurs vies : tous deux sont nés au début des années 1880 et décédés dans les années 1970... respectivement à 95 et 93 ans.  De là à dire qu'ils étaient destinés à se rencontrer...

Armand Paulis (Belgique 1884-1979) 
Artiste belge influent de la première moitié du XXème siècle, tout à la fois mosaïste, céramiste, ferronnier, dessinateur et peintre, il nous a laissé une oeuvre conséquente, notamment sous forme de verrières et vitraux art-déco de toute beauté (dont ceux du grand salon de l'Hôtel Métropole). Comme c'est malheureusement trop souvent le cas, il est aujourd'hui quelque peu "oublié" dans son propre pays. La dernière apparition publique de ses oeuvres en Belgique date de plus de 30 ans, dans le cadre d'une exposition au Musée Belvue (1980). A ma connaissance, il n'a même pas été honoré d'une rue à son nom à Saint-Josse-Ten-Noode et Etterbeek, communes bruxelloises où il a résidé, travaillé et enseigné. Par contre, en avril 2012, il a fait l'objet d'une exposition rétrospective à la galerie parisienne de Chantal Kiener.

Pour nos visiteurs qui souhaiteraient en savoir un peu plus sur le parcours de cet artiste aux multiples talents - Cliquer ici (Marie Watteau - Historienne d'art)

Maurice Dhomme  (France 1882-1975)
Après avoir suivi les cours d'une école de poterie, le jeune Maurice Dhomme s'oriente rapidement vers le travail de la céramique...Dès l'âge de 23 ans, il expose régulièrement dans des salons d'art et d'artisanat. Après la première guerre mondiale, l'artiste se fait connaître par sa participation active aux grands travaux de restauration de nombreuses églises et bâtiments publics historiques  dans les régions dévastées par les combats. En 1925, le "Grand Prix" obtenu à l'exposition internationale des Arts décoratifs  de Paris vient couronner une carrière déjà bien remplie. En étroite collaboration avec l'architecte Eugène Dhuicque et l'artiste Armand Paulis qui apprécient la qualité de son travail, le maître-céramiste français travaille sur deux projets bruxellois : l'immeuble des frères Koninckx et le bâtiment de l'ancienne Imprimerie nationale, place Anneessens (reconverti aujourd'hui en école technique).

Sous l'enseigne, taillée dans la pierre, de l'ancien entrepôt  des Ets Gérard Koninckx & Frères (Boulevard d'Ypres, 34),  on retrouve également des rappels d'ornements fruitiers. Sur une façade plutôt austère et rigoureuse de style "art-déco", ils s'insèrent aux frontons des pilastres comme autant de "clins d'oeil"  aux chapiteaux corinthiens (caractérisés par des des sculptures d'inspiration végétale).

Un autre curieux et amusant  bas-relief très coloré, s'offre aux regards des passants en haut d'une façade de maison sise au n° 7 de la rue du Vieux Marché aux Grains: le visage d'une femme africaine y est entouré d'un plantureux collier de bananes et de fruits exotiques.
Et, si nous allons jeter un coup d'oeil sur  ces façades dans le quartier Sainte-Catherine, ne manquons pas de passer par la rue de la Cigogne qui est l'une des plus charmantes ruelles du centre ville…au charme presque "campagnard".
Cinéma Eldorado
Difficile de parler d'influences coloniales dans l'architecture et la décoration de l'époque sans citer également les bas-reliefs de l'ancien cinéma Eldorado (Actuellement "UGC De Brouckère") qui glorifiaient la faune, la flore et les traditions tribales du Congo.





"Flatter l'œil du spectateur, exalter son amour du beau, le transporter dans une ambiance pleine d'harmonie et avivée d'une chaleur telle, que le film présenté, semble l'être comme un joyau dans son écrin."

Qu'en termes élégants, ces choses-là étaient dites...
C'est par cette phrase quelque peu emphatique que les concepteurs de l'ancien cinéma Eldorado, inauguré en 1933, définissaient  leurs objectifs.
A l'époque, dotée de deux balcons, la salle peut accueillir 2.750 spectateurs.
L'ornementation du plafond laisse imaginer un lever ou un coucher de soleil dardant ses rayons sur la savane. De part et d'autre de la "scène" (L'écran est dissimulé derrière un rideau de théâtre), les murs sont décorés d'une succession de grands bas-reliefs en stuc teinté d'or représentant des scènes tirées de l'imagerie africaine. Buffles, éléphants, palmiers de toutes sortes, lances et boucliers, pirogues...indigènes porteurs d'eau...évoquent les rêves de voyage en terres lointaines (Scupteurs Wolf & Van Neste).
A la fois naïf et grandiose, l'ensemble  est baigné par un éclairage indirect chaleureux émanant de gorges lumineuses en stuc richement travaillées et patinées "façon bronze".
Ils ne pouvaient mieux dire: le film présenté y est mis en scène "comme un joyau dans son écrin".

Jipé

Pour plus de détails sur l'histoire du cinéma Eldorado, cliquer ici