À partir de 1995, une abracadabrante saga juridique oppose la Région bruxelloise (propriétaire des 28 ha du site depuis 1989) au locataire-exploitant principal (mis en liquidation) et à ses différents sous-locataires : une bataille qu'elle finit par gagner, non sans mal, après sept longues années de procédures diverses.
Fin 2002, la régie foncière de la Région bruxelloise semble bien décidée à donner un nouveau souffle au fabuleux potentiel de l'Hippodrome de Boitsfort.
Ce premier élan d'énergie va pourtant se heurter à de nombreux obstacles.
Chute au premier virage
Il y a bien eu un "appel à candidatures" lancé en 2006 mais les avant-projets proposés n'ont pas été retenus, faute de répondre à tous les critères.
Fin 2002, la régie foncière de la Région bruxelloise semble bien décidée à donner un nouveau souffle au fabuleux potentiel de l'Hippodrome de Boitsfort.
Ce premier élan d'énergie va pourtant se heurter à de nombreux obstacles.
Chute au premier virage
Il y a bien eu un "appel à candidatures" lancé en 2006 mais les avant-projets proposés n'ont pas été retenus, faute de répondre à tous les critères.
Faut dire qu'il n'était pas très aisé d'imaginer un projet de loisirs "grand public" qui respecte la Forêt de Soignes toute proche et qui soit, en même temps, assez rentable pour que l'exploitant se rembourse des important travaux de rénovation des bâtiments qu'il devait financer lui-même.
D'autant plus que les bâtiments, classés au Patrimoine mais laissés à l'abandon depuis une dizaine d'années, sont quasiment à l'état de ruines.
Régulièrement squattés, abondamment tagués, ils ont subi les dégradations de plusieurs incendies criminels, il pleut à l'intérieur et des pans de murs s'effondrent.
De quoi faire fuir au galop n'importe quel exploitant-investisseur un tant soit peu lucide.
Pour nos lecteurs qui souhaitent se rendre pleinement compte de l'état cauchemardesque du site en décembre 2013, cela vaut la peine de jeter un coup d’œil au reportage photographique de Michael De Man (Cliquer ici)
Du petit trot au galop…
Six ans plus tard, la Région bruxelloise relance un nouvel "appel d'offres"
Cette fois, elle s'est décidée, en parallèle, à confier un projet de rénovation complète à un bureau d'études spécialisé dans la réhabilitation des bâtiments historiques et à financer les travaux elle-même (6.000.000 € selon une première estimation réalisée en 2009)
Durant ses deux derniers mandats de Ministre-Président du gouvernement bruxellois (2004 -2013), Charles Picqué se passionne pour la réhabilitation de ce site. Il en fait même l'un de ses objectifs privilégiés mais ne pourra malheureusement pas la concrétiser avant de donner volontairement sa démission au mois de mai.
Fin 2013, c'est à son successeur que revient le plaisir de pouvoir annoncer officiellement qu’une demande de permis d’urbanisme est déposée pour la rénovation du gros œuvre des bâtiments classés. Comme prévu, le budget des travaux (passé en 4 ans de 6 à 7 millions d’euros) est pris en charge par la Société d’Acquisition Foncière (SAF).
Ayant gagné la course au projet le plus abouti, VO GROUP se voit confier la réalisation des aménagements et des infrastructures, ainsi que l’exploitation exclusive du futur site pour une durée de 15 ans. Les travaux sont en cours et, si tout se déroule sans anicroches, on nous promet que l'ensemble devrait être opérationnel pour l'été 2016.
Depuis la fermeture définitive du champ de course en 1995, deux décennies se sont écoulées. Faute de soins et d'attentions, l'Hippodrome de Boitsfort a lentement dépéri...au point de n'être plus que l'ombre de lui-même.
On ne peut qu'être heureux à l'idée qu'il retrouve enfin une nouvelle vie et son animation d'antan.
Aménagé à partir de 1875, l'Hippodrome de Boitsfort (qui est, en réalité, situé "à cheval" sur les communes d'Uccle et de Bruxelles-Ville) est le premier champ de courses hippiques implanté en région bruxelloise.
C'est aussi celui qui conserve le mieux son caractère d'origine. Jusqu'à sa fermeture définitive, 120 ans plus tard (1995), les bâtiments ont subi assez peu de transformations.
Si la taille réduite de la piste offrait l'avantage de pouvoir facilement suivre le déroulement de la course dans son entièreté, par contre les virages assez serrés étaient loin de plaire à tous les chevaux mis en compétition.
En outre, il présentait cette particularité peu courante de permettre aux spectateurs d'occuper la pelouse centrale.
En fait c'étaient des places "debout" à prix discount et, une fois installés au centre, il était interdit aux spectateurs d'en sortir : ils ne pouvaient donc pas accéder au bar et se mêler à la haute bourgeoisie fréquentant les tribunes.
En fait c'étaient des places "debout" à prix discount et, une fois installés au centre, il était interdit aux spectateurs d'en sortir : ils ne pouvaient donc pas accéder au bar et se mêler à la haute bourgeoisie fréquentant les tribunes.
C'est bien... le bas peuple doit rester à sa place, n'est-il pas, très cher ?!...
RépondreSupprimerJ'apprends donc que l'hippodrome est à Uccle... Etrangeté.
Eh oui, ce sont les bizarreries des frontières entre les 19 communes de la Région bruxelloise qui se fichent pas mal de l'homogénéité des quartiers ou des sites : ce qui débouche parfois sur un bel imbroglio administratif comme on les aime en Belgique, Même si elle a des raisons historiques, la plus aberrante bizarrerie est sans doute cette longue "langue" de prolongation du territoire de Bruxelles-Ville qui traverse Ixelles en longeant l'avenue Louise jusqu'au Bois de la Cambre. Elle coupe carrément la commune d'Ixelles en deux parties distinctes. Pour être précis, l'Hippodrome de Boitsfort (dont le terrain appartient à la Région bruxelloise) est d'ailleurs situé "à cheval "(c'est le cas de le dire) sur les territoires des communes d'Uccle et de Bruxelles-Ville. Reste que pour la majorité des Bruxellois et des édiles politiques, la première réaction est : "Touche pas à ma commune". Une refonte logique des frontières communales a donc peu de chance de voir le jour...
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