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jeudi 5 juin 2014

Parlement bruxellois - Coalitions et majorités 2014-2019 ?

  
Parlement Région Bruxelles-Capitale 2014-2019 - Résultats des élections et nombre de sièges par parti politique - Groupes francophones et néerlandophones - Bruxelles-Bruxellons
  

Parlement Région Bruxelles-Capitale 2014-2019 - Résultats des élections et nombre de sièges par partis politiques - Groupe francophone - Bruxelles-Bruxellons

Au lendemain des élections, le "jeu politique" visant à la constitution de la nouvelle majorité dans le groupe francophone restait, a priori, totalement "ouvert"...mis à part le fait évident qu'avec sa 3ème place et 3 sièges de plus que le CDH, le FDF allait jouer un "rôle pivot" déterminant et abattre ses cartes.

Si le PS sort  bel et bien gagnant du scrutin avec 3 sièges de plus que le MR et qu'il se confirme qu'un peu plus d'un électeur sur 4 a voté "socialiste"...le parti se retrouve en "statu quo" par rapport aux élections régionales précédentes de 2009.
 
A l'inverse, on peut tout aussi bien considérer que près de 3 électeurs bruxellois sur 4 N'ONT PAS voté PS...
MR & FDF (ancienne liste commune MR en 2009) recueillent ensemble près de 38% des votes francophones...soit largement plus d'un tiers des suffrages. Avec 5 sièges en plus pour les candidats libéraux-réformateur et un siège de  plus pour le FDF, ils sont en outre les deux seuls partis traditionnels à être en progression.
Le CDH perd 2 sièges (principalement à cause du problème du nouveau plan de survol de Bruxelles par les avions qui a pourri la fin de leur campagne électorale).
ECOLO est (tout comme en Région wallonne) l'incontestable grand perdant de ces élections en se voyant carrément amputé de 50% de ses 16 député(e)s élus en 2009 (- 8).
Quant au PTB + Go, il est en net recul par rapport aux prévisions des sondages et ne passe pas la barre des 5% (3,86%)...ce qui normalement ne lui aurait donné droit à AUCUN siège. Grâce à un "astuce stratégique" d'alliance-accord de dernière minute avec deux autres petits partis n'atteignant même pas les 2%, il en obtient pourtant...4 ! (Belle démonstration de ce qu'on peut faire en manipulant les  règles électorales à  son profit et en nouant des bouts de ficelles)

Quelles leçons démocratiques, mathématiques et stratégiques en a-t-on tirées ?
Vu l'extrême complexité des institutions politique belgo-bruxelloises et les règles inhérentes au mode de scrutin proportionnel, ces choix-là n'appartiennent malheureusement plus aux citoyens qui ont voté mais se jouent "après les élections" derrière les portes closes de salles de réunion.
Au travers de subtiles, discrètes et ardues négociations, calculettes à la main, les présidents de partis vont "s'arranger entre eux" pour se positionner le mieux possible en fonction de leurs résultats respectifs.

Si la démocratie y joue encore son petit rôle...
Il s'agit avant tout de partitocratie ...
Les responsables des fédérations bruxelloises et les têtes de liste  des différents partis concernés ne font même pas leurs choix en totale liberté puisque cela dépend aussi des alliances qui seront conclues à d'autres niveaux de pouvoir (Région wallonne,  Communauté Wallonie-Bruxelles & Fédéral).


Parlement et gouvernement bruxellois 2014-2019 - Coalition de majorité dans le groupe francophone pour la formation du gouvernement - Pré-accord PS + FDF + CDH - Bruxelles-Bruxellons


En théorie...du côté des partis francophones, pas moins de CINQ combinaisons restaient "jouables" pour former une coalition majoritaire en Région bruxelloise.
Précisons au passage que le groupe linguistique francophone se compose de 72 sièges de député(e)s au Parlement bruxellois : la majorité à constituer pour former le gouvernement régional doit donc disposer au strict minimum de 37 à 38 sièges.

Le MR débarqué...
(Ironie du sort...ce fut à la veille des cérémonies commémorant le débarquement du 6 juin 1944 mais le verbe "débarquer" avait ce jour-là un autre sens...)

Le jeudi 5 juin, soit 10 jours à peine après le passage aux urnes, la décision d'un pré-accord de majorité est tombée rapidement (D'aucuns diront "précipitamment")...à la fois pour la Région bruxelloise et la Région wallonne 
La reconduction de la tripartite sortante étant irréaliste (à cause du recul très net d'ECOLO), le PS et le CDH, rejoints par le FDF en Région bruxelloise, ont donc choisi de former la seule majorité "centre-gauche" qui permettait de rejeter une nouvelle fois la droite libérale sur la plage de l'opposition comme il l'avait fait en 2009 (alors que la liste commune MR-FDF de l'époque était majoritaire).
Sauf retournement de situation improbable et malgré une progression notable des votes en leur faveur, les libéraux sont donc condamnés à passer 5 années de plus sans participer aux gouvernements régionaux...

Paul Magnette (PS) : "Nous ne formerons pas les gouvernements régionaux avant le fédéral, ce serait un trop cadeau pour Bart De Wever" - "Ils l'ont dit, écrit ou pensé" - Bruxelles-Bruxellons

PS+ FDF + CDH : 21 + 12 + 9 = 42 sièges
Avantages stratégiques
Tant en Wallonie qu'à Bruxelles, le PS conforte sa position largement "dominante" au sein des nouvelles coalitions et pourra plus facilement mener sa barque qu'en se retrouvant face au MR.  
En Région bruxelloise, le pré-accord de majorité prend également en compte la 3ème place conquise par le FDF ainsi que la personnalité politique la plus populaire (Avec 22.906 voix de préférence, Didier Gosuin (FDF) devance confortablement les têtes de liste MR, CDH  et....PS).
RETOUR AUX SOURCES
Pour la p'tite histoire, Olivier Maingain a rappelé "que cette tripartite était celle qui avait donné l'élan à la région bruxelloise naissante". En 1989, le tout premier gouvernement de la région bruxelloise, le gouvernement "Picqué I", était déjà une coalition PS-FDF-PSC  (*) du côté francophone.
(*) PSC = ancêtre du CDH
Inconvénients majeurs
Elle exclut le MR qui enregistre la plus forte progression en nombre de sièges à Bruxelles (+ 5) et qui sera probablement incontournable au niveau fédéral. Elle inclut aussi un "parti perdant" puisque, contrairement à ce que Laurette Onkelinx a déclaré en conférence de presse, le CDH ne s'est pas "stabilisé à Bruxelles" mais il est en recul de 2 sièges (- 3,07%)
Vis-à-vis de la volonté de changement manifestée par une large part des électeurs, le signal démocratique est ressenti de manière négative.
Cela comporte aussi un risque accru de compliquer singulièrement la formation du gouvernement fédéral en fragilisant la position de l'OPEN VLD et du CD&V face à la N-VA.
Pour la plupart des observateurs de la vie politique, il paraît clair comme de l'eau de roche que la présence des libéraux dans les deux gouvernements régionaux aurait considérablement facilité les choses.
Par ailleurs, on notera aussi qu'en Région bruxelloise, 7 communes sur 19 (et non des moindres puisqu'elles rassemblent 75% de la population) sont dirigées par des majorités où les soi-disant "frères-ennemis" PS & MR se sont alliés pour la bonne cause après les élections communales d'octobre 2012 :
Ganshoren, Evere (Bourgmestre à l'époque: Rudi Vervoort, Ministre-Président PS sortant), Saint-Gilles (Bourgmestre: Charles Picqué, ex-Ministre Président PS), Etterbeek (Bourgmestre: Vincent De Wolf, tête de liste et chef de groupe MR) Anderlecht, Ixelles et la plus importante d'entre elles...Bruxelles-Ville qui est étroitement liée au futur gouvernement de la Région bruxelloise pour la gestion de grands projets urbanistiques en cours.

Dans ce contexte bruxellois, l'argument "d'incompatibilités d'humeurs et de programmes" au sein d'une éventuelle alliance  entre socialistes et libéraux mis en avant par Laurette Onkelinx pour justifier son choix...ne tient pas vraiment la route et s'avère peu crédible.
Charles Michel (MR) : "Chacun comprend ce matin que voter CDH, c'est voter pour le PS...Un acte irresponsable et insensé...Une gifle donnée aux électeurs..." (Matin Première - RTBF - 6 juin 2014 - "Ils l'ont dit, écrit ou pensé" - Bruxelles-Bruxellons
 
Parlement bruxellois 2014-2019 - La "gifle" donnée au MR par le PS sous le regard complice du FDF et du CDH - Bruxelles-Bruxellons
 Bart De Wever - Formation du gouvernement  fédéral - "Moi, j'aime bien quand les partis francophones se disputent mais il faut quand même que je réconcilie le MR avec le CDH. Sinon, je ne serai jamais Premier Ministre" - Bruxelles-Bruxellons


Les conséquences ne se sont pas fait attendre côté flamand.
  • Sous la pression de leurs QG respectifs, l'open VLD et le CD&V, (deux partis de la coalition constituée à Bruxelles du côté flamand) manifestent aussitôt leur désapprobation en déclarant qu'ils refuseront de participer à un gouvernement dans lequel le FDF serait partie prenante : une première à Bruxelles où, depuis 25 ans, il n'y a jamais eu d'interférences entre les choix des deux groupes linguistiques. On pense à un blocage possible mais ce n'est finalement qu'un "coup de gueule pour marquer le coup". La tempête dans un verre d'eau se calme quelques jours plus tard...lorsqu'ils obtiennent la garantie formelle que le FDF ne mettra pas des bâtons dans les roues pour l'application de la 6ème réforme de l'Etat et...surtout...surtout...ne remettra pas en question la sur-représentativité flamande au sein du parlement et du gouvernement bruxellois (point qui figurait dans le programme du FDF)
  • Puisque le PS a l'outrecuidance de devancer la Flandre et de de former une bipartite excluant la droite en Wallonie,  dès le surlendemain, la N-VA et le CD&V annoncent également un préaccord de majorité "à deux" pour la formation de leur gouvernement régional. Une coalition bipartite "centre-droite" qui, contre toute attente, débarque aussi les libéraux flamands sur la plage de l'opposition (en compagnie du SP.A et de GROEN)...de quoi conforter la toute puissance de la N-VA au sein du futur gouvernement flamand. Soit très exactement ce que TOUS les présidents des partis francophones (y compris Paul Magnette et Benoît Lutgen) affirmaient vouloir éviter au lendemain des élections.
Coalitions de majorité - En donnant priorité à une bipartite de centre-gauche en Wallonie, le PS a permis à la NVA de convaincre le CD&V hésitant de faire une bipartite de centre droite en Flandre - Les libéraux sont rejetés sur la plage de l'opposition des deux côtés de la frontière linguistique  - Bruxelles-Bruxellons


Personne ne croit à la "gaffe politique" du trio ELIO-PAUL-LAURETTE réputés "fin stratèges". Force est de constater que quand il s'agit de conforter ses positions, la "machine de guerre" socialiste se montre toujours très efficace.
Au détriment d'une coalition qui apparaissait à la fois plus logique pour assurer une solution rapide au niveau fédéral  et plus équilibrée en fonction des votes exprimés par les citoyens, le PS a délibérément fait le choix de préserver "au plus vite" ses propres intérêts de parti.
En boutant le MR hors des coalitions avec l'appui d'un  CDH qui fait moins de la moitié de ses propres voix, il renforce sa propre importance au sein des majorité conclues quasi simultanément dans les deux Régions.
Voilà qui leur permettra de s'octroyer le plus de cabinets ministériels possibles au cas où le PS serait évincé du gouvernement fédéral...(Histoire de recycler Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx ? Certains bruits de couloir parlent déjà d'eux pour les postes de Ministres-Présidents des deux gouvernements régionaux !).


Coalitions de majorité - Le CDH participera-t-il à la formation d'un gouvernement fédéral de centre-droite avec le MR et sans le PS ?  - Bruxelles-Bruxellons


Une stratégie efficace qui a un double objectif au niveau fédéral: 
Soit "coincer" le MR en le mettant dans la position de devoir aller seul au gouvernement fédéral avec la N-VA, le CD&V et l'OPEN VLD...ce qu'il ne fera probablement pas car cela le mettrait dans  une position pour le moins inconfortable...voire quasi suicidaire vis-à-vis des électeurs francophones.
Soit se rendre incontournable et bloquer la formation d'un gouvernement fédéral de centre droite sous l'égide de la N-VA. (PS + SP.A restent la "famille" politique la plus importante au niveau de la Chambre)
Puisque le CD&V sera d'office de la partie, l'équilibre politique voudrait que, côté francophone, le CDH y soit aussi. Scotché au PS dans les deux régions, les démocrates-humanistes sont ils encore réellement libre de faire ce choix ? Ont-ils tout simplement envie de rejoindre les libéraux et la N-VA ? Ont-ils un quelconque intérêt à se lancer dans cette aventure périlleuse sans le PS ? Ce qui est certain...c'est qu'ils détiennent la clef pour ouvrir ou fermer la porte.

En attendant, les partis libéraux des deux côtés de la frontière linguistique sont les "dindons de la farce" et ils ont un peu de mal à digérer ce "coup de force".
Le MR paye aussi le prix d'erreurs stratégiques à Bruxelles:
  • Ne pas avoir tendu la main au FDF en temps utile pour effacer les cicatrices d'un divorce houleux (notamment en leur transférant aussitôt la quote-part du financement public des partis auquel le FDF avait droit et qu'ils ont finalement été condamnés à payer par décision de justice...quelques semaines avant les élections). Il se murmure en coulisses qu'ils n'ont même pas pris la peine de nouer des contacts avec le FDF  au lendemain des élections. Si cette information est exacte (et elle n'a pas été démentie), c'est de l'inconscience pure et simple de la part de l'état-major du MR. (D'autant plus que les deux derniers sondages confirmaient la 3ème position du FDF)
  • Avoir joué "cavalier seul" contre le PS et le CDH  durant toute la campagne électorale. Sans laisser ne fut-ce qu'une porte entrouverte au CDH et au FDF, ils se sont complètement isolés sur la scène politique.
  • Avoir persisté dans l'illusion de pouvoir être le premier parti à Bruxelles sans l'appui de Didier Reynders et de Françoise Schepmans (tous deux absents de la liste pour le parlement régional). Même si Vincent De Wolf a remporté une inattendue 2ème place dans le top 10 des personnalités bruxelloises plébiscitées par les électeurs (qu'il doit certainement à une bonne campagne mais aussi au recul accidentel de Joëlle Milquet)...la seule autre personnalité MR présente n'apparaît que...de justesse...à la 10ème place. La "bataille des chefs" entre Didier Reynders et Vincent De Wolf et le "flou artistique" volontairement maintenu à propos de la personnalité qui prendrait la tête du gouvernement bruxellois, dans l'hypothèse d'une victoire des libéraux, n'ont guère arrangé les choses.

Parlement Région Bruxelles-Capitale 2014-2019 - Résultats des élections et nombre de sièges par partis politiques - Groupe nérlandophone - Bruxelles-Bruxellons
Le groupe linguistique néerlandophone se compose de 17 sièges de député(e)s au Parlement bruxellois : la majorité à constituer pour la formation du gouvernement doit donc disposer au minimum de 9 à 10 sièges.

Des résultats électoraux bien différents de ceux enregistrés en Flandre.

Avec 26,73 % des voix et 5 député(e)s élus (+ 1), l'Open VLD reste largement le premier parti flamand en Région bruxelloise.
SP.A. (- 1) et GROEN (+ 1) occupent les 2ème et 3ème places en nombre de votes mais à égalité avec la N-VA en nombre de sièges.
Quant au CD&V, il était en recul, perd un siège et se positionne derrière la N-VA 
Seul point commun : la N-VA progresse (+ 2) mais uniquement en siphonnant le réservoir électoral d'ultra-extrême-droite du parti indépendantiste VLAAMS BELANG (-2).
Parlement et gouvernement bruxellois 2014-2019 - Coalition de majorité dans le groupe néerlandophone pour la formation du gouvernement - Pré-accord OPEN VLD - SPA - CD&V - Bruxelles-Bruxellons

Les libéraux mènent  la danse dans le groupe néerlandophone du Parlement bruxellois et ils ont été les premiers à confirmer un accord de majorité avec le SP.A et le CD&V (tous deux en recul d'un siège)  en excluant GROEN (malgré son gain d'un siège).
S'attendant visiblement à une coalition similaire dans l'autre groupe (PS-MR-CDH = 48 sièges), l'OPEN VLD a privilégié un accord pragmatique avec les socialistes et les démocrates-chrétiens, parfaitement cohérent avec la disparition prévisible d'ECOLO côté francophone
Cette logique stratégique et symétrique  aurait permis  à la Région bruxellois de jouer un rôle de pivot politique entre la Flandre dite "de droite" et la Wallonie dite "de gauche" pour constituer une majorité au niveau fédéral et contourner éventuellement la N-VA...
Mais c'est loupé !
Sur scène, les partis-acteurs s'invectivent, abattent leurs cartes, avancent les pions, tirent les dés et tentent d'assembler les pièces d'un puzzle bien compliqué.
Dans la salle, les électeurs-spectateurs quelque peu désabusés n'applaudissent plus et attendent que le rideau tombe.
Qui a osé penser que la "particratie" prend le pas sur la démocratie ?
Qui a osé dire qu'on continue à creuser le fossé entre les citoyens et le monde politique ? 
Jipé

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